D'abord, je vous exprime mon courroux n° 1 pour me lancer un tel pensum de réflexion alors que vous restez dans un anonymat sévère et quasi pénible.
Mais bon, on va faire avec.
Que me reprochez vous ?
De m'égarer ? Juste ! J'adore prendre des chemins de traverse, et plus il y a de brouillard, plus j'aime. Que voulez vous ! On ne se refait pas à mon âge !
Non, non : je ne prends vos commentaires en aucune façon comme une agression. Ce serait d'abord faux, puis stupide, ensuite vain, et finalement sans intérêt. Gardons Bertha et les sulfateuses audiardiennes pour des choses plus conséquentes.
Donc sur la double dégustation. Mes zozos, contrairement à ce que vous écrivez, ne s'égarent pas du tout ! Bien au contraire. Ils jouent le jeu à fond et ne craignent absolument pas de montrer à quel point, pour eux aussi, l'étiquette joue un rôle.
Qu'ils avouent quelque argument de vins pas prêts, demandant encore plus de temps, plus d'ouverture ou je ne sais quoi, bof ! C'est dit mezzo voce, histoire de dire quelque chose. C'est finalement superficiel. Ce qui ne l'est pas, c'est ce qui n'est pas dit : à quel point une étiquette de prestige peut vous influencer de façon magistrale. C'est de cela qu'il faut discuter : jusqu'à quel point on peut justifier une note, un commentaire, où l'étiquette joue un rôle pouvant aller de 20 % à 90 % ?
Entre (), jamais je n'ai eu un de mes zozos qui ne soit venu sous le prétexte que j'allais éventuellement présenter des vins trop jeunes, trop ci, trop ça. C'est qu'on obéit au GJE : faut pas croire !:-)
Votre équation : "hédonisme = Recherche du plaisir + savoir". Bigre, ça me plaît un max cette approche ! Très belle formule appelant moult commentaires.
Le premier, probablement bizarre est de dire : peut-on envisager un véritable hédonisme, basé sur le plaisir, mais d'où le savoir doit être banni pour qu'il reste pur, primaire, un peu comme on dit la foi du charbonnier ? Ça me plaît cette discussion. Délicate, sans aucun doute, avec un ABM qui va nous sortir de l'anti-chrétien et un Laurentg qui nous trouvera une expérience vineuse pas nécessairement en phase avec le sujet !
Sérieux : ben que oui que l'hédonisme peut prendre une dimension supérieure lorsque le plaisir est accompagné d'un savoir, d'une connaissance. Cela me semble même élémentaire.
Ne vous égarez pas ! Le GJE continuera toujours à déguster à l'aveugle, car c'est la seule façon de respecter nos principes fondamentaux, à savoir :
- ne juger prioritairement que le contenu
- donner aussi objectivement que possible la possibilité pour des crus de valeur mais moins connus, d'être comparés aux références de leur région et/ou AOC, dans le même millésime.
- Mais oui, on y rajoutera désormais une seconde partie à ces dégustations afin d'évaluer la part éventuelle qu'ils portent au contenant, à l'étiquette tant il est vrai, que vous comme moi, nous dégustons à table, en convivialité, et en présence de la topette. Faut tenir compte un peu de ça, non ? Il m'a fallu 15 ans pour arriver à cette conclusion évidente ? Ben oui ! Que voulez vous, le mot « mûrir » n'a pas été inventé que pour les fruits !
Je rencontre souvent ce dégustateur que vous évoquez, ce chrétien charbonnier qui ne s'embarrasse point de lectures savantes ou autres connaissances livresques censées être fondamentales en la matière : c'est simplement bibi. C'est vous dire si on se connaît un tantinet ! Je bois, je déguste bien plus sous impulsions d'enthousiasme (béat et ordinaire ?) que sur des considérations doctrinales, savantes, faussement impressionnantes pour autrui. Bref, j'ai vite appris, et justement avec Michel, à quel point il faut savoir rester modeste, simple, attentif et savoir dire en termes simples et compréhensibles pourquoi on aime et quel est le niveau de cet amour ou de cette désaffection.
Il n'y a donc aucune caste, et surtout pas au GJE où tout le monde est sur le même pied d'égalité et aucun des Membres n'accepterait d'être défini comme vous le faites dans votre dernier paragraphe du premier billet.
Billet 2 : (faites quand même gaffe de temps en temps sur l'orthographe qui dénote évidemment un ardeur d'écriture de niveau supérieur : mais faut faire gaffe quand même : mes 4 enfants lisent de temps en temps ce blog et je tiens à ce qu'ils lisent un bon français, même si le mien est plein de boursouflures inutiles, grandiloquentes et loin de la pureté d'un Grand Jacques ou les finesse de 3ème degré d'un De Rouyn).
:-)
Mon dieu, que d'erreurs dans votre commentaire ! J'ai très vite appris à quel point les palais sont comme les empreintes digitales, des choses uniques. Jamais je ne dirai quelque gros mot sur quiconque ne trouverait point dans un vin les arômes que j'y trouverai éventuellement. Là où je vois du coing, comment voulez vous que j'attende le même message d'un chinois ou d'un indien qui ne sait pas ce que c'est un coing comme moi je ne sais strictement rien sur des tas d'épices qu'ils connaissent depuis leur premiers balbutiements !
Jamais je n'ai vu Bettane, Perrin, Burtschy, Vialette, Poussier, Dubs faire honte à quelqu'un qui débute dans le vin. Bien au contraire : vous ne pouvez pas savoir à quel point ils sont tout ouïs et sont heureux de transmettre sans mots compliqués ou approches vaseuses comme le spounz là qui dit tant de bêtises sur nous sur son forum de culs bénis.
On est à mille lieux de vouloir être une caste. Demandez à Borgeot, Burgaud, Marionnet, Bouland, Belluard, Duboscq, Neipperg, Derenoncourt comment je parle de vin ! Que des gros mots d'amour ou de détestation (rarissimes, je précise).
Vous évoquez aussi ma passion des britons. Une ().
De Millau lu dans le train : « La question reste posée de savoir si les Anglais sont des êtres humains. »
Certes, sous ce mot « passion » j'ai quelques complexités intrigantes. Que voulez vous ! Je hais cette supériorité que tout briton ressent vis à vis du continental, comme je hais les suffisances françaises, surtout quand ils sont à l'étranger. Mais j'aurai toujours un immense respect pour l'esprit churchillien qui a animé ce peuple bizarre pendant la triste période 39/45, si éloigné de l'état d'esprit qui existait alors dans l'hexagone. Mais laissons là l'historique pour revenir au vin.
L'anglais amateur de claret regrettera toujours l'issue de de la bataille de Castillon et reste quelque part, dans sa tête, un peu propriétaire de l'Aquitaine. Pas trop grave jusque là.
Il a été pendant de longues années l'alpha et l'omega de la critique des crus bordelais et l'arrivée de Parker a suscité chez plusieurs une contrariété certaine et croissante. En France, finalement, il y a très peu de personnes qui se sont abonnnés au site de Squires. Même à Bordeaux, par souci d'économies, peu de châteaux sont abonnés au WA. Et oui, c'est comme ça !
Je mets donc Parker chez les cowboys et non chez ces britons, aristos dans l'âme et même dans leurs manières. Donc pas d'erreur là-dessus.
Là encore votre commentaire sur le Grand Bob est biaisé : vous savez pertinemment, comme moi, qu'un critique ne peut exploser sur un marché que s'il est de même nationalité que ses lecteurs. Ajoutez à cela qu'il faut, pour percer en la matière, écrire dans la langue des lecteurs : la messe est dite et chacun comprendra pourquoi un Bettane, aussi intelligent et connaisseur - sinon plus - qu'un Parker, n'a pas pu percer aux USA. Et n'allez pas me dire que l'amateur français achète du Parker, suive ses avis. C'est simplement faux, ne serait-ce que parce que Parker fait monter les prix et qu'à ce niveau, nous sommes nombreux à aller alors dire bonjour ailleurs, chez les Burgaud, Marionnet, et autres producteurs à prix sensés.
Maintenant, j'avoue ne pas comprendre clairement votre dernier paragraphe. Si je peux vous rassurer en répétant que jamais je ne changerai le principe fondamental de l'aveugle, vous rassure-je ? Si j'ajoute que j'y joindrai un passage avec étiquette, histoire de travailler in situ et en bonnes conditions, le rôle du contenant, vous déplais-je ?
Quant à mon âme, ABM vous dira qu'elle est perdue depuis belle lurette !
Avancer masqué ! Vous qui restez anonyme ! C'est-y pas un peu gonflé comme conclusion ?
Sans rancune aucune, avec un réel plaisir d'avoir pondu une telle tartine !
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Comme annoncé dans le dernier Grappillage et ci-dessus, j'ai donc acquis le dernier opus de Monsieur Millau.
Sourire classieux garanti, sans
même avoir encore atteint la lettre B de ce « Dictionnaire d'un peu tout
et n'importe quoi ». © Millau.
Adulte :
« Se dit d'un enfant qui a mal tourné. »
Citant Winston Churchill : « Dans mon unité de cavalerie, il y avait un officier qui était tellement bête que même ses camarades s'en étaient aperçus. »
Citant Woody Allen : « L'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut toujours faire l'imbécile, alors que l'inverse est totalement impossible. »
« Je tiens beaucoup à ma montre. C'est mon grand-père qui me l'a vendue sur son lit de mort. »
« La seule façon d'être heureux, c'est d'aimer souffrir. »
Qui savait qu'Angela Merkel a versé à la France le solde dû sur les dommages de la guerre 14/18 (un total de 269 milliards de mark -or), soit un solde de 95 millions d'euros, à Monsieur Hollande ? Ils ont tout payé, rubis sur ongle, nos « maintenant » amis teutons !
De Millau : « Tandis qu'une partie de l'humanité crève de faim en silence, l'autre discute sur les mérites ou les dangers de la méthode Atkins ou du régime Dukan.
Que fait Dieu pendant ce temps là ? Il regarde ailleurs et laisse faire. Il y a des moments où je me demande si nous n'aurions pas confié la direction de l'Univers à un incapable. »
Sur l'Académie française :
« Il serait injuste de s'en moquer. Tout compte fait, on n'y trouve pas tellement plus d'imbéciles qu'à l'ENA, au Parlement, à la télévision ou chez les abonnés au gaz.
Mais la plus belle définition, rapportée par Marcel Proust, qui s'applique à l'Académie est cette réflexion du duc de Doudeau-Ville venant de refuser à Paul Bourget, au sommet de la gloire littéraire, l'entrée au Jockey-Club : « Heureusement, nous sommes ici encore quelques uns pour qui le mérite personnel n'a strictement aucune importance ».
Sur les mariages mets/vins :
« Sans en faire une règle, ce qui serait aussi stupide que de s'embarquer dans un monde fait de passages cloutés, le meilleur des mariages entre vins et plats, c'est l'union libre. Et même, parfois, l'adultère. » Page 355.
Languedoc : allez lire pages 34 et 35 comment Millau définit l'anonymat. Gardant de l'estime pour vos commentaires, je ne voudrai pas vous infliger sa belle prose pointue ici. C'est mon jour de bonté :-)
Bien à vous,