Préparation très active de la conférence des Nations unies de Bonn
Il est urgent d'agir au niveau international pour protéger la biodiversité. C'est ce qu'a martelé hier la chancelière Angela Merkel lors d'un congrès, à un mois de l'ouverture à Bonn d'une importante conférence des Nations-Unies sur la biodiversité. "Il faut tout mettre en œuvre pour préserver la biodiversité", et cela ne peut se faire que par le biais de la coopération internationale, a-t-elle affirmé. "Nous devons apprendre à nouer de larges alliances".
La conférence des Etats parties de la Convention sur la biodiversité réunit tous les deux ans les pays signataires de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité (CBD). La CBD, principal instrument de la protection de la biodiversité au niveau mondial, est l'un des droits accords internationaux qui furent paraphés lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro, en 1992. Elle ne se contente pas d'être une convention classique de protection des espèces, mais couvre l'ensemble des domaines de la protection et de l'exploitation durable de la biodiversité au triple niveau des biotopes, des espèces et des gènes.
La conférence de Bonn réunira 5.000 représentants de 190 pays à Bonn du 19 au 30 mai. L'objectif est l'adoption d'un programme ambitieux de sauvegarde de la biodiversité, incluant de nouveaux projets à l'échelle internationale. Il s'agit de donner un coup de frein sérieux à l'extinction des espèces d'ici à 2010. "Il ne nous reste pas beaucoup de temps", a souligné Angela Merkel, qui souhaite que la conférence envoie "clairement le signal d'un nouveau départ". 150 espèces animales et végétales disparaissent chaque jour. Il faut, a expliqué la chancelière, accélérer la mise en place de réserves naturelles et promouvoir une exploitation durable de la forêt tropicale.
Aux yeux du gouvernement allemand, on néglige trop souvent le fait, lorsqu'on évoque la biodiversité, qu'il ne s'agit pas seulement de préserver la diversité des espèces de plantes ou d'animaux. Assèchement des sols après l'extinction d'espèces de plantes, invasion par les parasites après celle d'espèces animales : il n'est pas rare, en effet, que les bouleversements naturels induisent de graves conséquences sociales et économiques dans les sociétés humaines.
Aussi, le gouvernement allemand a-t-il également pris des mesures nationales en adoptant, le 7 novembre 2007, une stratégie nationale de protection de la biodiversité. Le texte fixe environ 330 objectifs pour sauvegarder la diversité des espèces et des habitats, et prévoit 430 instruments pour les réaliser. Il s'agit "de la stratégie la plus ambitieuse au monde" en matière de biodiversité, selon le ministre allemand de l'Environnement, Sigmar Gabriel.
Berlin entend notamment endiguer le recul de la biodiversité d'ici à 2010, créer un système représentatif de biotopes reliés les uns aux autres sur 10% du territoire d'ici à 2010, améliorer la qualité des eaux dans les zones côtières d'ici à 2015 et celles de l'eau de mer d'ici à 2021 ou encore préserver la biodiversité forestière. Avec 9.500 variétés de plantes, 14.400 champignons et 48.000 espèces animales, l'Allemagne héberge environ 4% de la faune mondiale vivante connue.
AL
Plus d'informations : http://www.bundesregierung.de/nn_1264/Content/DE/Artikel/...
Sur la conférence de Bonn sur la protection de la nature (19-30 mai 2008) (en allemand) : http://www.bmu.de/naturschutz_biologische_vielfalt/un-kon...
Sur la stratégie nationale pour la biodiversité : Berlin adopte une stratégie nationale pour la biodiversité (en français)
Convention des Nations Unies pour la biodiversité (CBD) : http://www.cbd.int/climate