Après une relative stabilisation du chômage au mois de décembre 2012, le chômage repart à la hausse pour le 21ème mois consécutif flirtant avec le pic historique de janvier 1997 avec 3 205 000 chômeurs.
Une communication floue
La communication gouvernementale est depuis plusieurs jours volontairement floue au vu des nouvelles perspectives économiques et sociales de la France.
Avec une croissance française revue à la baisse par Bruxelles, ramenée de 0,8% à 0,1%, donc quasi nulle pour 2013, un taux de chômage de 14% prévu pour 2014, l’abandon de la réduction du déficit public à 3%, une faible montée en charge du dispositif des emplois d’avenir, 10 000 à 30 000 chômeurs supplémentaires dus à la réforme des règles de radiation qui devient effective dès la notification , le gouvernement pourra-t-il tenir son engagement « d’inverser la courbe du chômage » d’ici la fin de l’année ?
Les chiffres
Crédit photo : N. Salles
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A augmente fortement au mois de janvier 2013 (+1,4%, soit +43 900 chômeurs supplémentaires) pour s’établir à 3 169 300. Sur an, il croît de +10,7%.
Le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et C augmente de +1,3%, soit +60 800 chômeurs supplémentaires pour s’établir à 4 680 200 au mois de janvier 2013 en France métropolitaine. Sur un an, il croît de +9,8%.
Le nombre de chômeurs ayant exercé une activité réduite s’établit à 1 510 900, avec une augmentation respective de +1,5% en catégorie B et de +0,9% en catégorie C. Globalement, le nombre de chômeurs en activité réduite a augmenté de +16 200.
Le chômage des jeunes de moins de 25 ans (catégories A, B et C) et des seniors continue d’augmenter au mois de janvier, +0,7% pour les moins de 25 ans et +1,4% pour les chômeurs de 50 ans et plus. Sur un an, le chômage des seniors croît de +15,4%.
770 600 jeunes de moins de 25 ans et 958 700 seniors sont au chômage au mois de janvier 2013.
Les fins de droits
Le plus inquiétant est l’augmentation continue des chômeurs de longue durée, c’est-à-dire pour les demandeurs d’emploi des catégories A, B et C inscrits depuis 3 ans ou plus à Pôle emploi, qui s’établissent à 509 000 au mois de janvier 2013 (+1,6%). Sur un an, le chômage de longue durée augmente fortement de +18,5%.
Que vous soyez qualifié ou non, le chômage de longue durée s’installe. Perte de revenus, perte d’identité sociale, peur de tomber dans la précarité en basculant dans les allocations de solidarité… La situation est grave. Le suicide par immolation le 13 février dernier d’un chômeur en fin de droits a été médiatisé mais combien de chômeurs dans la précarité se sont suicidés ou sont en détresse psychologique depuis ces 21 mois de hausse consécutive du chômage ?
Chaque mois, « les chiffres » sont attendus mais le gouvernement ne parle pas de personnes dont la vie économique et sociale est bouleversée en profondeur par une situation de chômage et par la dégradation de leur pouvoir d’achat.
Des solutions concrètes sont attendues…en dehors d’une rigueur excessive appliquée à l’économie française.