Les Misérables

Russel Crowe impérial en Javert, dans sa quête contre Jean Valjean

Réalisé par Tom Hopper

Acteurs principaux : Hugh Jackman (Jean Valjean), Russel Crowe (Javert), Anne Hathaway (Fantine), Amanda Seyfried (Cosette), Helena Bonham Carter et Sacha Baron Cohen (Les Ténardiers).

Ce film est la transposition sur le grand écran d’une comédie musicale des années 1980, tirée du livre éponyme de Victor Hugo.

La mise en scène très théâtrale suit donc le fil de l’histoire où vont se croiser le forçat Jean Valjean, l’inspecteur Javert et Fantine (mère de Cosette) respectivement incarnés par Hugh Jackman, Russel Crowe et Anne Hattaway (Oscar du meilleur second rôle féminin), tous trois très bons dans leur rôle.

Le plus impressionnant est sans doute Hugh Jackman, dans la peau d’un Jean Valjean à la force physique et morale surhumaine. L’acteur, habitué des scènes de Broadway, a d’ailleurs déclaré que c’était le « rôle de sa vie ».

Les acteurs ont donc donné de la voix avec une particularité propre à cette œuvre : les chants ont été captés en direct et pas retravaillé en studio comme c’est le souvent le cas dans ce genre de film. Ce dernier élément apporte au film une énergie communicative assez bluffante, avec des passages chantés très réussis, d’autres moins (Russel Crowe laisse passer quelques fausses notes) à laquelle s’ajoute une photographie très réussie.

Le duel entre Valjean et l’«impitoyable » Javert est bien retranscrit et la tension est palpable du début à la fin entre les deux rivaux. La première scène du film instaure d’ailleurs immédiatement ce conflit grandiose, en guise de symbole cette phrase qui annonce la suite des évènements : « My name is Jean Valjean! And I am Javert! Do not forget my name, do no forget me».

Parmi les autres scènes marquantes on retiendra des scènes assez épiques à l’instar de celle où l’on découvre les Ténardiers, qui connaissent toutes les ficelles pour s’adonner à leur activité favorite : escroquer les gens.

Les scènes avec les Thénardiers sont pleines d’humour et très loufoques permettant une respiration dans ce film trop « chargé »

De l’humour donc, de l’action, de l’héroïsme, du drame… Mais aussi un film (trop) long surtout avec ce format chanté qui a des difficultés à tenir la distance. Le rythme soutenu au départ s’effrite au fur et à mesure.

En voulant créer un spectacle grandiose, Tom Hopper, le réalisateur, a accentué le côté kitsch du film. Il faut bien le dire, certains feront probablement une overdose face à cette avalanche d’images destinées à en mettre la plein la vue. S’ajoute le fait qu’on se retrouve ici face à un genre inhabituel en France avec un film dont le chant est l’unique outil narratif utilisé.

Cela a amené Universal à adopter sa stratégie de lancement en fonction des pays. Les comédies musicales ne plaisent pas en France, et la réception du film est difficile. Idem en Italie où le film n’a pas maché. Au contraire, Universal  a pu compter sur des valeurs sûres, le Japon et la Corée du Sud par exemple, très friands de comédies musicales ou, pour reprendre un exemple européen, l’Angleterre. Dans ces pays le film est sorti depuis longtemps et a cartonné.

A noter que les Misérables a reçu 3 oscars lors de la 85^ème cérémonie qui s’est déroulée le 24 février 2013 : meilleur second rôle féminin, meilleurs maquillages et coiffures, meilleure mixage son.

Ce film fait partie de notre Liste des films attendus en 2013