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Un bras d’honneur à Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ! Ces deux-là avaient réussi à imposer à l’Italie un gouvernement de technocrates conduit par l’ancien commissaire européen Mario Monti (également ancien de la banque américaine Goldman Sachs) contre Silvio Berlusconi, contraint à la démission. Le programme de Monti était simple et tenait en trois points : austérité, austérité, austérité. Les résultats définitifs des élections législatives et sénatoriales voient le centre gauche en position de gouverner (comment et avec qui ?) Berlusconi en position de contre attaquant et Pepe Grillo, le clown anti-système, le Coluche italien (en moins drôle tout de même) devenir l’empêcheur de gérer en rond. Quand à Monti il a fait un bide. La démocratie patatras est donc en place pour nous livrer un scénario catastrophe assez courant dans la botte. Que peut faire Pier-Luigi Bersani, l’équivalent italien de François Hollande, lequel l’avait soutenu publiquement ? Les oracles allemands (ont-ils seulement lu les résultats ?) appellent à poursuivre la politique préconisée par Monti. Quel culot. Avec 10 % des suffrages pour les candidats de Monti, les Italiens ont répondu non à cette politique. Ils ont même donné une majorité (54 %) aux anti-européens conduits par Grillo et Berlusconi. A Bruxelles, les membres de la Commission en ont des frissons dans le dos. Après ce bras d’honneur protestataire à Merkel-Sarkozy et leur politique, François Hollande ne peut que se trouver conforté dans son refus de la rigueur permanente. Il avait raison d’exiger plus de croissance, plus de relance, de refuser, d’abord, le budget européen en baisse sensible qu’il a dû ensuite accepter du bout des lèvres sous la pression forte de Cameron-Merkel. Que faire ? Car le vote des Italiens est à la fois un vote de désespoir et un appel au secours. Désespoir de constater que les politiques conduites sous la férule des Chrétiens démocrates allemands font des victimes dans toute l’Europe, appel au secours pour que les gouvernements prennent conscience de l’impasse dans laquelle ils enfoncent la dite Europe. La seule consolation est la victoire sans panache de Bersani. Sans panache et sans majorité au sénat.