Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, vient de remettre le rapport annuel sur l’état des prisons. Ce rapport dresse un constat accablant sur l’état des prisons françaises.
Un constat accablant
Le bilan dressé par Jean-Marie Delarue se montre affligeant quant à l’état actuel des prisons françaises. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté souligne d’une part le climat extrêmement violent et tendu qui règne au sein des prisons, « Les nouvelles prisons sont des nids à violence« , affirme-t-il. Cette violence s’explique par la surpopulation carcérale et un encadrement apporté par le personnel qui se révèle peu efficace. Jean-Marie Delarue fait également deux reproches majeurs l’un portant sur les jeunes et un deuxième concernant les détenus vieillissants. Il estime que la prison n’est pas la réelle solution pour les jeunes délinquants et affirme « qu’un enfant ne peut supporter sans dommage la prison». D’autres alternatives doivent donc être envisagées pour ces jeunes, en effet l’enfermement n’est pas une réponse pour ces jeunes souvent perdus dans la société.
Le Contrôleur général évoque ensuite l’insuffisance dans la prise en charge des détenus vieillissants. En effet ces détenus sont souvent délaissés et peu encadrés par le personnel. Le rapport demande donc à ce qu’il y ait un réel encadrement autour de ces détenus.
Des prisons ouvertes sur l’avenir
Jean-Marie Delarue fait avant tout appel à la Garde des Sceaux, Christine Taubira, afin qu’elle devienne le Robert Badinter du 21ème siècle au sens où ce dernier a apporté sous son mandat de réelles évolutions technologiques au sein des prisons. Le Contrôleur général affirme alors « Je souhaite que Christiane Taubira soit le Robert Badinter d’aujourd’hui. Il a fait entrer la télé en prison, à elle d’y installer l’informatique et Internet. ».
Cette évolution proscrit par Jean-Marie Delarue se perçoit également à travers sa volonté d’ouvrir les prisons mais surtout les détenus vers l’avenir. Sa volonté est de faire de la prison un lieu de réinsertion. En effet la prison ne doit pas être une fin pour les détenus mais une solution pour retrouver une place dans la société. Renouer avec le monde professionnel est donc une des alternatives proposé par ce rapport. De ce fait un lien direct avec Pôle emploi est proscrit par Jean-Marie Delarue.
Sonia Semere
Crédit photo : Lepoint