Une fille blanche maquillee en noire pose en couverture d’un magazine en tant qu’ « african queen »

C’est la photo qui dérange ! Une jeune mannequin blanche, maquillée (ou déguisée) en noire et posant en tant que « Reine africaine ».

Ce n’est pas la première fois que cela arrive, on appelle cela l’usage du « black face ».

Une jeune modèle de 16 ans, Ondria Hardin, est maquillée de bronze pour un magazine nommé « Numéro » et dont le dernier édito se nomme African queen. Et les questions ironiques fusent :

« Bien sûr ! Pourquoi engager quelqu’un de noir, quand vous pouvez simplement prendre un blanc et le maquiller ? »

Ondria Hardin, pour Prada.

La réponse incrédule ? Peut-être que le magazine ne pouvait pas trouver un modèle noir. Hum…

Ou bien est-ce seulement une profession où on peut réussir quand on est blanche, maigre, et grande ? (ICI le problème des mannequins noirs au Brésil). Est-ce que ce sont uniquement elles qui ont le droit de voyager internationalement, de faire des couvertures de magazines, de bien gagner leur vie ? Excusez-moi, je suis un peu fâchée.

Cela est d’autant plus déplorable que les chiffres de la diversité de la dernière grande Fashion week sont tombés, et ce n’était pas joli-joli : 82% des mannequins étaient blancs. Est-ce que cela représente réellement une parité ? Dans ce monde, les gens à la peau hâlée, jaunie (dans le cas des asiatiques – excusez-moi pour l’expression si elle n’est pas idéale) ou noire ne sont-ils pas les plus nombreux après tout ?

L’agence qui représente Ondria Hardin a plusieurs mannequins noirs dans son book. Mais en admettant qu’elles ne convenaient pas au poste, il y avait des millions d’autres endroits où regarder. Y a-t-il une excuse pour faire appeler « African queen », une fille qui n’a aucun rapport avec l’Afrique ni-même avec la couleur noire ?

Comment de jeunes femmes à la peau noire arriveront-elles à s’accepter si l’industrie de la mode continue sur cette lancée ? Et comment continuer à dénigrer les mouvements de « black power », alors qu’ils sont finalement les seuls qui nous donnent de la valeur ? Et on dénigrera encore les concours de beauté tel que « Miss france Black », et autres organisations consacrées prioritairement à nos communautés, alors que chaque jour nous rappelle que ces organisations sont nécessaires – ces organisations « communautaristes » je dirais même (d’après eux). Mais peut-être que je m’emporte. Vous, qu’en pensez-vous ?