Après une année 2012 qui multipliait les récits consacrés au Dark Knight, Urban Comics semble bien décidé à mettre en avant l’autre vedette de DC Comics. Outre les rééditons de « Superman – les Origines » de Mark Waid et Leinil Francis Yu, de « Superman – Kryptonite » de Darwyn Cooke et Tim Sale et de « Superman – Pour Demain » de Brian Azzarello et Jim Lee, c’est carrément la collection DC Signatures d’Urban Comics qui se joint à la super-danse. Cette collection destinée à mettre en valeur le travail d’un auteur sur un héros promet donc encore quelques arcs intéressants, tels que “Superman and the Legion of Super-Heroes”, “Superman : Escape From Bizarro World”, “Superman : Brainiac” ou “Superman : Secret Origin”. Superman a donc le vent en poupe et la sortie du film « Superman – Man of Steel » n’y est probablement pas étranger.
Ce premier volet dédié au travail de Geoff Johns sur Superman reprend les épisodes #844 à #846 et l’épisode #851 d’Action Comics, ainsi que les annuals #10 et #11. Le lecteur a donc droit à l’arc « Superman Last Son », co-scénarisé par Richard Donner, le réalisateur du premier film avec Christopher Reeves. Cet album ressemble d’ailleurs beaucoup à la suite de ce film ou à un remake de « Superman 2: The Richard Donner Cut » (la suite du premier film telle qu’elle était prévue au départ, c’est-à-dire sans les scènes enlevées suite à la mise à l’écart de Richard Donner durant le tournage de Superman 2 pour divergences artistiques). L’idéal est donc de revoir les premiers films de Superman avant d’entamer cette histoire qui recycle les trois célèbres criminels kryptoniens enfermés dans Zone Fantôme.
L’idée de base de cette histoire repose sur le fait que Kal-El ne serait pas l’unique survivant de la planète Krypton (ce qu’on savait déjà). Le lecteur est d’ailleurs immédiatement intrigué par l’arrivée à Metropolis d’un enfant ayant des pouvoirs similaires à ceux de Superman. Les auteurs en profitent également pour dépeindre un homme d’acier moins boy-scout, capable d’exprimer des sentiments. Si ce côté paternel lui va finalement assez bien, certaines de ses réactions pourront tout de même surprendre les lecteurs.
Si le récit est très bon, j’ai trouvé que la deuxième partie était un peu trop vite expédiée. Les combats ne durent que quelques cases et quand on sait que Lex Luthor cherche à éliminer un kryptonien depuis tant d’années, on a un peu de mal à accepter l’élimination aussi rapide (et facile) d’une armée entière de kryptoniens. L’autre point légèrement dérangeant est le découpage de l’annual en plusieurs petites histoires qui sont intercalées entre les chapitres principaux et qui cassent donc un peu le rythme de lecture. Mais ces courts récits centrés sur divers protagonistes permettent également d’en apprendre plus sur les différents personnages et apportent ainsi un plus indéniable à l’histoire. De Lex Luthor et son étude des moyens qui permettent de tuer Superman (dessiné par Arthur Adams et Gary Frank) à l’emprisonnement des criminels kryptoniens dans la Zone Fantôme (par Rags Morales), en passant par la première rencontre entre Superman et Mon-El (par Eric Wright), ces récits permettent donc de mieux comprendre l’intrigue principale.
L’autre bonne surprise de cet album est l’excellent travail d’Adam Kubert au dessin. Outre des personnages très expressifs et des décors fourmillants de détails, il multiplie surtout les somptueuses illustrations en double-pages et fait preuve d’énormément de savoir-faire lors des scènes qui se déroulent dans la Zone Fantôme.
Un bon album, à lire après avoir revu le premier film dédié à Superman !