Celebration Day
Led Zep is back!
Le 10 Décembre 2007, Led Zeppelin se reformait pour un concert historique à l’O2 Arena de Londres. Un concert attendu par des millions de fans qui se sont jetés sur les billets en quelques secondes. Les pères (et je n’ai pas dit « papy ») du rock, du métal, les pionniers du hard aux tubes intemporels et à la créativité révolutionnaire allaient se reformer. Oui, mais sans John Bonham, leur batteur, remplacé ici par son fils. On en reparlera. Un événement historique je vous dis! Mais le pari un peu fou de nos vieux lascards a-t-il été gagné?
Et 5 ans plus tard…
Enfin! 5 ans après le fameux concert, le DVD sort. On va enfin pouvoir en prendre plein les oreilles et les yeux! J’ai craqué sur le coffret blu-ray, accompagné des deux CD plus un DVD de bonus. De ce côté là, rien à redire. La qualité des images et du son est excellente. La réalisation très sobre. La salle comble et déchainée est belle à voir. Oui mais voilà…
Sincèrement? Je me suis emmerdé comme un jour de pêche sans poissons
Pressé de me caler dans mon canapé, je mets le home cinéma au taquet. Réglages audio: DTS Master. Vas-y tonton! Le son est casi à bloc. Mamie au-dessus a retrouvé l’ouïe. Bordel, envoyez la sauce!
La playlist de 16 titres n’est pas surprenante, si ce n’est le titre d’ouverture « Good times, bad times » qui est en fait le premier titre de leur premier album. Selon moi, un mauvais choix: trop mou. J’attends la suite, on arrive à « Black Dog », le riff a démarré mais moi, je ne décolle pas. Je bande mou, désolé. Le son est pourtant très bon, les légendes jouent aussi bien mais rien ne se passe vraiment. Pour vous dire vrai, je les trouve tendus comme des débutants. Il n’y pas d’énergie, pas de magie. Les morceaux s’enchainent et…je m’emmerde. Je m’emmerde devant un concert de Led Zep. Surprenant, décevant mais compréhensible à la fois.
Le pourquoi du comment?
Robert Plant est figé comme un petit garçon devant sa maitresse d’école. Jimmy Page tente quelques grimaces de guitariste mais on voit bien qu’il n’est pas spécialement bien dans ses chaussettes. John Paul Jones semble observer tout ça avec inquiétude.
Le tout tourne bien sur, c’est quand même Led Zep, mais on sent cette tension qui les empeche de se libérer, de bouger, de mettre leur mythique énergie dans ce concert.
Led Zep sans Bonham c’est comme un apéro sans alcool…
Et puis honnêtement, même s’il s’en sort bien, le fils de Bonham n’arrive à aucun moment à nous faire oublier son pére: sa frappe, sa puissance, son son et sa précision qui donnait à Led Zeppelin toute son assise. Non, Led Zep sans Bonham n’est pas Led Zep. Même si le marmot connait ses parties sur le bout de ses baguettes et qu’il y met toute son envie, le coeur de Led Zep ne bat plus comme avant. Tant pis.
L’interview vérité
Je vous avoue un truc, c’est après cette impression de concert moyen que j’ai découvert une interview des protagonistes dans Télérama. Et eux le racontent sans se cacher:
John Paul Jones : Je me souviens surtout que l’on s’en est sorti ! Oui, cela s’est bien passé, mais ce fut un vrai soulagement lorsque ce fut terminé
Robert Plant : (…) Ce fut effectivement assez miraculeux…Mais on s’est bien amusés.
Jimmy Page : Je me souviens d’avoir monté les marches vers la scène, et je me souviens du moment tout à la fin du concert… mais tout ce qu’il y eut entre les deux est passé très très vite… Mais je sais ce que l’on a voulu faire ce soir-là, c’est montrer aux gens qui peut-être ne connaissaient pas Led Zeppelin pourquoi nous étions ce que nous étions.
Pour lire l’interview en entier: http://www.telerama.fr/musique/led-zeppelin-avec-celebration-day-on-a-voulu-montrer-ce-que-nous-etions,87033.php