Je n'ai pas cédé à la "tentation" du coup de gueule depuis quelque temps mais, aujourd'hui, MasterCard a vraiment dépassé les bornes avec l'annonce de "MasterPass, le futur du paiement digital", à l'occasion de la grande messe mondiale du mobile (le Mobile World Congress) à Barcelone.
Pourquoi cette réaction ? Il suffit de revenir un peu en arrière, au printemps dernier, pour comprendre. A cette époque, MasterCard presentait son nouveau porte-monnaie mobile "PayPass Wallet", assorti d'une litanie de promesses en tout genre. En particulier, ce qui était alors une expérimentation devait être généralisé à l'automne suivant. Échéance ratée, c'est maintenant le printemps de cette année qui est visé, et pour quelques pays seulement.
Si, encore, des évolutions avaient été apportées au système, un retard serait compréhensible. C'est d'ailleurs ce que la lecture du communiqué de presse laisse entendre en mentionnant que "MasterPass est une évolution de PayPass Wallet". Pourtant, on aura beau chercher, on ne verra qu'un changement entre les 2 versions, à presque 10 mois d'intervalle : le logo a changé, comme on peut s'en rendre compte sur cette illustration (à comparer à celle de mon billet du 8 mai 2012) !
MasterPass n'est donc toujours qu'un moyen de paiement virtuel pour le commerce en ligne (comme PayPal le propose depuis plus de 10 ans). L'application mobile ? Le paiement dans les commerces physiques (utilisant des QR codes ou une interface NFC) ? Ce sera pour plus tard, comme l'année dernière. Hormis le logo, seule la liste des "partenaires" s'allonge, d'une petite poignée de banques et de marchands, dont il est précisé qu'ils "accompagnent" MasterCard dans son lancement, sans plus d'engagement.
Heureusement que les acteurs historiques ne sont pas les seuls sur lesquels il soit possible de compter pour transformer le monde des paiements. L'immobilisme de MasterCard et son aplomb à présenter comme du neuf sa vieille solution sont tellement caractéristiques du secteur qu'il faut se réjouir qu'une multitude de jeunes pousses cherchent à bousculer le marché. Espérons qu'elles feront tomber rapidement les bastions poussiéreux...