J'ai parfois les idées qui collent aux doigts. Je carre les mains dans le fond de mes poches, mais elles remontent le long de mon bras pendant la nuit et viennent creuser la fourmillière dans mes rêves. Elles s'installent et grapillent du terrain malgré moi. Comme c'est pénible. Connaissez-vous la sensation de ce grouillement nocturne ? Vous réveille-t-il ?
Le risque d'engourdissement menace, alors je secoue la bête comme je peux, sublimant tant que je peux. Apprivoisant mon handicap. Mettant de la joie et de la grâce dans mon chagrin.... Ma chagrâce...
Je danse... Je danse la danse de la dépendance... Accrochée. Vissée. Je pivote à peine, toujours sur le même axe. Il est temps que j'en change, je le sais oh combien. Mais l'important est dans la transe, dans l'exaltation. Le coeur dans l'estomac, l'estomac dans les jambes, un boulet de plomb au bout de la chaîne. Je danse sur la pointe des pieds, presqu'en équilibre. Je tourne en rond, la musique, très doucement, m'entraîne ailleurs... Presque ailleurs.