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Sacré Peillon...Et si on posait les vraies questions à l'école ?

Publié le 25 février 2013 par Lheretique

Le Peillon est un créature politique improbable : c'est déjà la m.... dans la réforme qu'il propose et il en ajoute une seconde couche.

Je suis fasciné de voir à quel point la question des rythmes scolaires brouille le paysage pédagogique au point d'effacer toute pensée construite.

L'unaninisme imbécile qui s'est emparée de tous nos corps intermédiaires n'est pas rassurant. Droite, gauche, centre, académie de médecine, syndicats enseignants, associations de parents, sur le fond, tous sont d'accord. Ils ne font que diverger sur la mise en oeuvre.

On  nous assure que les vacances d'été sont trop longues et que cela pèse sur les résultats scolaires de nos enfants : ah bon ? Pourquoi la Finlande prévoit deux mois et demi de vacances l'été dans ces conditions ?  Pourquoi à la fin des années 70, à une époque où une partie conséquente des enfants savaient encore lire et écrire, on comptait le même nombre de jours qu'en Finlande ? 

Cette réforme imbécile va bousculer non seulement l'organisation de l'école elle-même, et sans doute pas de la manière la plus heureuse, mais aussi celle de la vie des familles, des enfants et jeunes gens. 

Avec le zonage, comment feront les parents séparés, les cousins qui veulent se revoir, les lycéens qui veulent travailler l'été, l'économie du tourisme dont la baisse de revenus se traduira en réductions d'emplois, les entreprises qui devront réorganiser tous les congés sachant que le mois d'août n'est pas réputé une grande période d'activité ? Et les enfants qui devront se rendre dans des classes surchauffées, dans le sud de la France par des températures de 30 ° ? Que diront les enseignants : accepteront-ils de travailler deux semaines de plus pour aucune compensation alors que leur pouvoir d'achat régresse depuis 10 ans et que leur grille indiciaire est bloquée ?

SOS éducation que je n'ai guère vu inspirée sur la question des rythmes scolaires depuis le début de ce sujet se décide enfin à tirer la sonnette d'alarme et à dénoncer le leurre : plus que tout, c'est l'organisation et les méthodes pédagogiques qui peuvent renverser la vapeur dans notre école déclinante. L'association rend compte d'une expérience intéressante en Angleterre qui a consisté à appliquer strictement la méthode syllabique avec des groupes de niveau dans la langue maternelle au sein de chaque classe dans des quartiers défavorisés afin d'assurer à tous l'acquisition de la lecture et de l'écriture. Les résultats étonnants auxquels sont parvenus les Anglais battent en brèche nos idées reçues sur l'hétérogénéïté.

A ses débuts, j'ai entendu le MoDem et surtout Bayrou prendre en considération que c'étaient la lecture et l'écriture au début de la primaire qui étaient la clef de tout. Bayrou voulait axer son action dans ce domaine sur les premières classes, envisageant clairement de laisser toute lattitude pédagogique aux enseignants afin de sélectionner les méthodes qui marchaient.

Quelle déception de voir par la suite le MoDem emboîter le pas au pédagogisme unanimiste ambiant et s'imaginer que les rythmes scolaires étaient la nouvelle baguette magique qui allait résoudre nos difficultés et mettre fin à notre déclin.

Il existe en Europe autant de rythmes que de pays européens, et, ce qui apparaît très clairement, c'est qu'ils ne sont pas corrélés à la réussite scolaire. Peillon fait donc de l'esbrouffe pour rien.

Moi, ce qui m'effraie, c'est d'entendre des enseignants dire d'un enfant au collège qu'il n'existe plus d'issues positives pour son orientation dès la sixième : le redoublement n'étant pas souhaité sera un échec assuré et le passage sans restriction en classe supérieure l'enverra immanquablement dans les cordes. Le plus terrible, c'est de constater que les enseignants de primaire savent déjà quelles seront les victimes d'un système qui broie et oublie impitoyablement ceux qui ne s'y ajustent pas parfaitement.

Face à ce constat angoissant, partis, associations de parents et syndicats font assaut de pédagogolâtries aussi diverses que variées pour mieux noyer le poisson. Mention particulière à la FCPE qui remporte la palme de la nullité.

Une remarque à ce sujet : PEEP et FCPE verrouillent la représentation des parents dans les écoles et les collèges de manière odieuse. Si on vote, on ne peut faire autrement que de voter pour eux, et on ne peut se présenter comme délégué qu'au sein de ces deux organismes verrouillés. Leurs représentants ne tiennent aucun compte des préoccupations du parent ordinaire, ne songeant qu'à asseoir le futur de la progéniture de leurs délégués, et, pour le reste, servent de courroie de transmission aux partis dont ils sont membres. Plus encore que la PEEP, la FCPE est experte dans ce domaine.

J'aimerais que Jean-Jacques Hazan se taise. Cet individu prétend parler au nom de tous les parents d'élèves, mais je puis assurer qu'il ne parle en mon nom et encore moins d'une série de parents de toutes sortes que je connais.

En somme, ce que je vois, c'est que l'enjeu scolaire est verrouillé de partout et entre les mains d'une minorité incompétente, largement relayée par des médias à sa botte.

J'avoue que j'ai le coeur serré : notre école a longtemps été un modèle pour le monde entier. Aujourd'hui, j'en ai honte. J'ai honte de mon ministre et de la lâcheté de son administration, j'ai honte de notre recherche pédagogique, honte des associations de parents qui devraient en principe me représenter, honte de nos médias qui s'appliquent à rallumer constamment la guerre scolaire, et honte des syndicats enseignants dont la ligne ambigüe et l'adhésion au système augurent des lendemains inquiétants mâtinés de trahisons envers le corps enseignant.

J'ai honte pour mon pays, honte pour les enfants que nous abandonnons à leur sort le main dégoûlinante de bonne conscience sur le coeur.

Oui, j'ai vraiment honte et ne vois aucune raison d'espérer. J'ai juste l'ambition que mes propres enfants échappent au désastre, et c'est tout.


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