Nicolas Sarkozy aura donc passé ses derniers jours à l’Elysée à ouvrir des brèches entre la droite républicaine et le Front National.
Bien sûr, une porosité a toujours existé entre la droite républicaine et la droite extrême, animée notamment par Charles Pasqua, le protecteur de Nicolas Sarkozy, qui lui a ouvert la porte du département des Hauts de seine. Mais cette fois-ci, ce sont de véritables passerelles qui ont été jetée par le président sortant entre l’UMP et le Front National.
On retiendra l’assourdissant silence des “tenors” de la droite républicaine, mise à part la prise de parole de François Bayrou qu’il faut saluer, mais qui était bien le moins de la part d’un responsable politique, et qui aurait du être la règle plutôt que l’exception. Les Borloo et autres “centristes” ont avalé les couleuvres frontistes sans exprimer un quelconque dégout, de même que les gaullistes ou autres “libéraux”.
Jean-Pierre Raffarin nous a clarifié hier soir sa position, en annonçant au cours d’une émission de la soirée électorale qu’il attendait de voir le niveau de report des voix du Front national sur le candidat de droite avant de s’exprimer sur la stratégie de campagne du président-candidat. Pour lui la fin justifie donc les moyens, et en cas de bon report, le dérapage anti-musulman de Nicolas Sarkozy sera considéré comme acceptable.
Au final, 51% des électeurs du Front National se sont reportés sur Nicolas Sarkozy, alors qu’ils étaient 70% en 2007. Le pari cynique de la droite est donc un échec colossal.
Nicolas Sarkozy s’en va dans la honte, une honte qui rejaillit sur feu la droite républicaine dans son ensemble.
Il reste maintenant au président déchu à affronter la justice et répondre de toutes les affaires dans lesquelles il est mouillé et dont on ne va pas ici faire la trop longue liste.
Son élection a été une honte pour la France qui en a payé le prix par une profonde détérioration de son image et de son influence dans le monde. Son départ crée une nouvelle tâche sur notre pays, celle de la résurgence de la haine de l’autre, celle des boucs émissaires que l’on accuse de tout et de son contraire : Hier les juifs, aujourd’hui les musulmans.