Comme c’est souvent le cas, le mieux pour se plonger dans l’univers d’un photographe, c’est de se rendre sur son tumblr. Des clichés qu’on aime, mais pas assez pour les représenter professionnellement, et qui, en même temps, ont la liberté de l’intime.
Et que nous dit le tumblr de Jovan Todorovic ? Que l’homme qui partage son temps entre Belgrade et New-York est emprunt d’une austérité sensuelle. Une esthétique simple et réaliste au premier abord, mais finalement beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Comme ce film, The Next Letter, qui a été pensé comme une réponse au film Sans soleil de Chris Marker qui se termine sur la phrase « Will there be a next letter ?« .
Dans ses photos, Jovan Todorovic sort par moment de ce froid réalisme, pour offrir une poésie mélancolique, presque trop. Comme si, par pudeur ou humilité, la poésie n’osait dire son nom. Comme si elle se refusait au regard, forçant le spectateur à devenir un voyeur, incompatible avec la poésie.
Et c’est là, une forme d’essence du travail de Jovan Todorovic. Un travail qui refuse de se laisser lire avec facilité, qui refuse de laisser le spectateur dans la tranquillité, qui refuse de faire de la beauté un cadeau, mais bien plutôt un trésor qui se mérite.