à la sauce Léon Bloy : décapage acide avant polissage et cire
Devenir une femme : affirmation d’un homme ayant choisi de devenir eunuque sous hormone permanente. J’ai connu ainsi un clochard qui n’avait plus d’autre fierté que des purulences blanchâtres sur son avant-bras droit. Il les exhibait dans la clarté d’une rue de Rennes, tous son orgueil dans cette blessure douteuse qu’il entretenait savamment pour une meilleure compassion. Le monde étant ce qu’il est, sous l’emprise du péché et de la grâce, la charité des honnêtes gens s’arrête vite au premier défaut (il y a des limites à l’insanité cher Monsieur). Mais en aucun cas cela n’oblige la fierté de la crasse et l’entretien de ses blessures.
Devenir femme : fierté d’une décérébrée de 13 ans ayant perdu sa virginité dans une tournante de banlieue, et qui clame son dépucelage sur une radio ado-nocturne. La fascination pour le sexe tous azimuts me laisse quand même penser qu’il y a dans celui-ci un autre sens qu’une simple jouissance para-acnéique. Il serait bon qu’un jésuite anthropologue explore le kamasutra moderne pour y démasquer l’angoisse de l’éternité qui se cache derrière la copulation épidermique moderne.
Diversité : nouvelle déesse contemporaine adepte d’un paraitre bigarré. L’hypocrisie ambiante qui se pare de la vertu de l’être contre le paraître résume pourtant l’être à sa couleur de peau, ignorant qu’il y a sans doute bien plus de différence entre un caucasien laïcard vivant de concepts et de droits et un autre caucasien illuminé par le feu de la charité chrétienne. J’ai moi-même eu bien plus d’atomes crochus avec quelques pakistanais musulmans qu’avec mes voisins bretons coincés dans leur vision étroite.
Emploi : paragon de la politique. Seuls une certaine décence reptilienne et des fonds dans le rouge empêchent la création d’associations culturelles permettant le plein emploi. Dans un pays qui a politiquement abandonné la vie spirituelle et intérieure, la seule vie reconnaissable est la vie sociale. A ce titre, l’emploi, l’insertion dans un tissu relationnel devient la priorité, délaissant au second plan les nécessités contingentes de rentabilité.
Féministe amusante : s’emploie à propos de femelles dépoitraillées, aussi subtiles qu’un régiment de Panzer dans les Ardennes ou que Didier Morville en overdose d’amphétamines. Ne d’applique pas à une femme ayant choisi de vivre sa maternité au crochet de son mec avec la même intensité créatrice qu’une artiste vivant sur dos des contribuables.
Citoyenneté : début de l’existence contemporaine. Ensuite viennent les éventuels compléments (homme, femme, religieux, provincial, …). Pour les chrétiens, tout commence et s’arrête à l’enfance, à la filiation d’avec un Dieu aimant. Puisqu’une certaine incompatibilité semble s’instaurer, entre les deux, j’ai choisi mon camp : plutôt chrétien universel que citoyen français.
Homophobe : point Godwin moderne, la Shoah devenant d’un banal… Stigmatise un provincial-catho-blanc (dixit Mr Domenach) qui ose penser que l’homosexualité n’est en aucun cas une identité profonde et normative. Il pense même que l’homosexualité doit s’aborder un peu comme la colère dont certains sont spécialistes (*) : il faut l’admettre l’apprivoiser, l’ordonner, la soumettre à la raison. Vue avec les lorgnettes de l »histoire, l’homophobie donne dans les confessions khmer-rouges, l’épuration stalinienne, le terrorisme mental socialiste.
(*) l’auteur de ces lignes fait son coming-out
Tombouctou libéré (sur le ton de Paris outragé, brisé, humilié, etc…) : tentative d’un menteur professionnel pour assoir une stature de chef d’Etat après une opération militaire rapide et peu médiatisée dans ses détails. On oublie cependant que la ville aux 333 saints a été ouverte aux étrangers plus tardivement que Kaboul. C’est dire à quel point l’affaire paraît mal partie.
Liberté Égalité Fraternité : Trinité laïque et obligatoire moderne. Tristes concepts quand ils sont la source et le sommet de la politique. En abandonnant le terrain politique fin XIXème, l’Eglise a supporté que la charité puisse ne pas être la seule vertu vivable en ce monde. Ce point semble encore peu clair, y compris pour une frange non négligeable de cathos-funs amateur de salmigondis médiatiques. A quoi bon être libre, égal ou fraternel si ce n’est pour aimer ?