Deux ans après la conclusion d'un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles maoïstes, le Népal vote ce jeudi pour élire son Assemblée constituante de 601 membres dont la première décision devrait être l'abolition de la monarchie et la proclamation de la république. Pendant la période précédant les élections, de nombreuses violences politiques, qui ont éclaté un peu partout dans le pays, ont fait au moins onze morts.
La police a, en effet, ouvert le feu pour séparer des militants de la Ligue des jeunes communistes et des membres du parti népalais du Congrès, la formation du Premier ministre Koirala qui s'affrontaient hier à Katmandou, tuant cinq manifestants et en blessant cinq autres. Mardi, un candidat avait été abattu par des inconnus dans le district de Surkhet. Le parti maoïste, convaincu de constituer la seule force politique légitime du pays, a accusé ces derniers jours les forces royalistes, notamment des généraux, de « comploter pour préparer un coup d'État ».
Quelque soit le résultat de ces élections, qui n'est pas attendu avant plusieurs semaines, elles devraient marquer la fin de la monarchie en place depuis 240 ans dans le pays. Le roi Gyanendra, monté sur le trône à la suite du massacre de presque toute la famille royale en 2001, avait déjà été largement dépouillé de ses prérogatives en 2006, lorsque l'ensemble de la classe politique s'était alliée aux rebelles d'extrême gauche dans des manifestations démocratiques.
Au moins 135 000 policiers sont déployés, dont 55 000 fraîchement recrutés, et 800 observateurs internationaux, dont 120 de l'Union européenne, sont disséminés dans des bureaux de vote.
(10 avril 2008)
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