L'animateur Arthur en partance pour le Luxembourg ?

Publié le 25 février 2013 par Copeau @Contrepoints

L'animateur Arthur transfère sa société au Luxembourg, officiellement pour développer de nouvelles activités à l'international.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

L'animateur Arthur en février 2010.

Le bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) daté du 11 janvier indique que la société Arthur World Communication Group (AWCG), dont le capital s’élève à 52 millions d’euros, a été transférée à Luxembourg. Elle était jusqu’alors domiciliée à Paris. Bien évidemment, vous vous en seriez doutés, cela n’a rien de fiscal, non non non, d’ailleurs, « Toutes les sociétés françaises du groupe (y compris la société transférée qui conserve une succursale en France), acquittent leurs impôts en France et continueront de le faire à l’avenir », a précisé la société. « Il en va de même pour son président Jacques Essebag, dit « Arthur », qui est résident fiscal français », toujours selon le communiqué. « Ce transfert permettra à Arthur de développer de nouvelles activités à l’international », a précisé le groupe, sans plus de détails.

Il ne s’agit pour l’animateur que de se donner les moyens de se développer à l’international

Évident, tout le monde, le sait, Luxembourg est une plateforme importante du développement international. Des studios de production réputés, un aéroport international de premier ordre, des salons internationaux de programmes TV sans pareil, un potentiel d’acteurs, de scénaristes et de professionnels du cinéma à faire pâlir de jalousie Hollywood, mais pourquoi diable Arthur a-t-il attendu si longtemps pour s’installer dans cet eldorado ? Pourquoi s’est-il handicapé durant toutes ses années à produire en France ? Et ce benêt de Besson qui s’entête à construire des studios dans l’Hexagone… Que ne va-t-il pas se poser dans le Grand Duché !

Trop d’impôt tue l’impôt

Plus sérieusement, tout le monde connait le statut des holdings luxembourgeoises, certes moins généreux qu’il ne fut mais toujours très différent de celui des holdings françaises. Par quel artifice une société holding de droit luxembourgeois va-t-elle payer ses impôts en France ? Arthur est tout bonnement en train de faire ce que font toutes les grosses sociétés, c’est-à-dire organiser la remontée de ses bénéfices d’exploitation de ses différentes filiales sur sa holding hors fiscalité française.

Voici une nouvelle démonstration de l’axiome « L’impôt tue l’impôt » ou une application de la courbe de Laffer. Une fiscalité « normale » eut permis à Arthur de laisser sa holding en France, donc d’y faire remonter les profits de ses autres filiales étrangères en plus de sa filiale française et l’État français eut encaissé l’impôt sur l’ensemble de l’activité du groupe…

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