Musée de Cluny - Art du jeu, jeu dans l'art

C’est le jeu qui m’a fait pousser la porte de l’Hôtel de Cluny, à Paris, le Musée du Moyen-Âge. Et j’ai d’abord traversé les salles en enfilade de l’étage, peu intéressé, je l’avoue, par les armes et armures de la première salle et ne comprenant pas la présence un peu plus loin en ces lieux de stalles ; même si les miséricordes y racontent des histoires, pourquoi venir les voir ici alors que bien des églises en possèdent encore.

Et puis, j’ai vu les tapisseries et, bien sûr, celles de la Dame à la Licorne qui doivent renvoyer à des souvenirs scolaires non datés… Et puis l’architecture des bâtiments (murs troués, voûtes consolidées, salles très hautes) m’a retenu suffisamment, et en particulier dans la salle consacrée à l’exposition temporaire où dominait la couleur rouge. Couleur des plaisirs du jeu, couleur de la violence, couleur de l’amour. Simplicité de la marelle, complexité des échecs, du jeu des douze signes et parfois des cartes (moins bruyantes que les osselets ou les dés). Les jeux traversant les frontières sont parfois inscrits dans le sol d’un édifice, et nous les pratiquons encore, sous une forme ou sous une autre, de nos jours, souvent mettant en œuvre le hasard ou la stratégie, des opérations mathématiques, et des références rituelles dont le sens aujourd’hui échappe peut-être au joueur.

Et voilà que l’heure de la fermeture approchait, j’étais dans ce Musée depuis une heure et demie, surpris d’être resté si longtemps, persuadé que j’étais de n’y faire qu’un rapide passage.

Cette exposition temporaire est visible jusqu'au 4 mars 2013.