Alors voilà. J’ai fini la fameuse trilogie de Joyce Carol Oates avec laquelle je vous bassine depuis des mois.
Le dernier volume, Les Mystères de Winterthur, était en fait un recueil de trois récits, relatant trois enquêtes d’un certain Xavier Kilgarvan, aux prises avec des meurtres les plus grotesques ET sordides que JCO peut imaginer. Le tout dans une atmosphère délétère de fin de siècle, au cœur d’une famille malade de l’intérieur.
Comme d’habitude, le Mal bien souvent triomphe, les Esprits se promènent et tourmentent les âmes sensibles, le Démon fait peur ; pourtant, l’horreur et le vice sont nichés au cœur de la noble société, sous les atours les plus raffinés. La chroniqueuse sociale ne manque pas de le souligner, l’Amérique va mal. Mais, après moult souffrances des uns et des autres, pour une fois, une éclaircie s’amorce. Perdita, la malheureuse cadette orpheline et Xavier, l’esthète écorché vif, auront droit à leur union, après avoir frôlé la mort. Ce dénouement presque heureux ressemble à un sourire de l’auteure. Après s’être bien délectée à rudoyer ses personnages tout au long de ses trois gros volumes, et après les avoir épinglés sous toutes leurs coutures les plus laides, elle accorde une première et une dernière grâce, semblant souffler au lecteur : “Psst, tout ça n’était qu’une farce !”
Facétieuse Joyce Carol Oates.
Photographie de Juliette Bates.