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Les champignons, nos sauveurs!

Publié le 25 février 2013 par Jsbg @JSBGblog

Leïla en vert et contre tout: les champignons, nos sauveurs!

Aujourd’hui nous allons parler champignons, bien qu’ils ne soient pas de saison. Non, pas de mycoses, ni de jolie comptine pour pour inciter la jeunesse à se défoncer, mais du potentiel incroyable de ces organismes, ni végétaux, ni animaux, mais Ô combien fascinants!

Il y en aurait plus d’1 million et demi d’espèces différentes de champignons sur la planète, mais seules 5000 sont connues de l’homme. Non seulement les champignons jouent un rôle important en période de chasse, pour accompagner un bon civet de cerf, mais également dans la fermentation (les levures) ou dans la décomposition de nombreuses matières organiques. Jusque là je ne vous apprends rien. Mais les champignons sont également très utiles dans des domaines moins évidents comme le pharmaceutique, la biochimie, l’agriculture, l’écologie ou l’industrie et on peut prendre les (champignons de) paris que le futur ne se fera pas sans eux.

Le potentiel fongique est sans limite. Je vous passe toutes les prouesses médicales qu’on doit aux champignons et autres levures à commencer par la pénicilline, mais pour vous donner une petite idée, on parle de champignons dans la composition de biocarburants futurs, dans l’industrie alimentaire comme épaississant ou arôme et, récemment, on a découvert que l’utilisation de laccases dans la production de papier permettait de diminuer de 30% l’énergie nécessaire à sa fabrication, d’utiliser 50% de produits chimiques en moins et tout ça en augmentant la résistance du produit à la déchirure. Mais le champignon a encore bien d’autres vertus dont on ignore encore le 90%.

Un jeune designer du nom d’Eben Bayer a compris que les champignons magiques n’existaient pas que dans les contes de Lewis Caroll. Ingénieux et visionnaire, Eben a développé un nouveau genre d’emballage à partir de déchets végétaux et de mycélium (un champignon sous forme de structure filamenteuse souterraine). Dans ce cas, le mycélium est utilisé comme glue et la matière obtenue s’utilise comme du polystyrène expansé. Elle permet de protéger des objets fragiles comme des télévisions ou des meubles, tout en étant 100% biodégradable. Comme le sagex, cette matière révolutionnaire protège du froid, ne souffre pas de l’humidité, protège des chocs, absorbe le son, mais en plus, résiste au feu. Voici la vidéo d’ Eben Bayer dans laquelle il explique les propriétés miraculeuses de son invention et à quel point le polystyrène est néfaste (j’ai d’ailleurs moi-même été intoxiquée au styrène, je confirme que c’est vraiment vraiment pas marrant). Aux USA le polistyrène représente 25% de la totalité des déchets et on estime qu’il faut 1000 ans pour qu’il se désagrège complètement. C’est énorme.

Leïla en vert et contre tout: les champignons, nos sauveurs!

Hallucinogènes, toxiques voire mortels, les champignons ont toujours inspiré méfiance au genre humain, mais il s’avère parfois plus fourbe que ce qu’il n’y parait. Figurez-vous qu’il est tout à fait possible de tomber malade en mangeant un champignon comestible, simplement parce qu’il a puisé de mauvaises substances dans le sol. Près de 30 ans après Tchernobyl, on retrouve encore du césium 137 dans les champignons cueillis récemment.

La dose de césium contenue étant vraiment minime, ça ne représente plus de danger pour l’homme (à moins d’en manger 10 kg d’un coup), mais comme la radioactivité du césium 137 laissé à l’air libre a une durée de 30 ans et que Tchernobyl a eu lieu en 1986… il est « normal » d’en retrouver encore quelques traces dans nos bolets. Forts de ce constat, des mycologues sont actuellement en train d’étudier comment certaines espèces de champignons pourraient être utilisées pour dépolluer des sites. Malin non? Mais y a encore mieux!

Pour un champignon, il y a trois façon de s’en sortir dans la vie:

-il y a le saprophyte, celui qui se nourrit de matière organique morte.

-le parasites, qui va exploiter une faiblesse dans un organisme vivant et qui va finir par tuer son hôte…

-et le dernier, le plus détendu des trois, qui survit grâce à la symbiose, un échange de bons précédés entre champignon et végétal. Ici on ne parle pas de champignon comme ceux qu’on imagine avec un pied et un chapeau mais d’une structure souterraine et primitive. Il semblerait même que 80% des plantes soient associées à ces champignons.

Et c’est ce dernier cas  qui nous intéresse aujourd’hui parce que l’agriculture commence à comprendre que les champignons peuvent lui permettre de se passer de toutes sortes de produits chimiques pour booster et protéger ses cultures.

Quelques exemples: le Verticillium lecanii s’attaque aux pucerons et les Caelomomyces et Lagedinium tuent les larves de moustiques. Et ce ne sont que deux exemples parmi des centaines d’autres! Cette symbiose entre végétaux et champignons est plus que prometteuse et inspire nos chercheurs. Je vous recommande d’aller jeter un oeil au travail  de Caroline Angelard qui est en post doctorat entre l’uni de Lausanne et celle de l’Indiana.

Ce genre de champignons que la demoiselle étudie n’a pas encore livré tous ses secrets mais permet de solides espoirs. Génétiquement très complexes, on sait désormais qu’ils peuvent agir sur le développement des plantes et qu’en « manipulant » cette symbiose, on arrive à agir la croissance des plantes. Les résultats sont spectaculaires et permettraient de dire au revoir aux engrais chimiques!

–  Leïla Rölli

Leïla en vert et contre tout: les champignons, nos sauveurs!


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