Ma semaine avec Enki Bilal

Aujourd'hui je vais vous parler de ma rencontre de papier avec Enki bilal.
Après avoir lu goulûment son entretien avec Christophe Ono-dit-biot, j'ai lu le bouquin de l'expo : les fantômes du Louvres... Et après avoir atteint le niveau critique de ma curiosité (ah j'étais proche des convulsions !) j'ai été voir l'expo au Louvres !
C'est la première fois je vous l'avoue que j'agis comme une groupie névrotique et je ne pense pas que beaucoup d'artistes peuvent être à la fois intéressant en entretien et picturalement parlant.
 
Ciels d'orage -Enki Bilal
Conversations avec Christophe Ono-dit-Biot
Je pensais être dans ma période "j'aime pas lire" parce que j'en étais à mon deuxième livre inachevé sans scrupule... Et la vie d'un homme dont je n'ai jamais pue (pour le moment) lire une de ses bd me paraissait voué à l'échec.
En fait, l'échange de ces deux hommes très cultivés, élève le débat au delà de tout ce que j'avais imaginé.
On y découvre son enfance dans un pays qui n'existe plus : la Yougoslavie.
Puis ses multiples rencontres avec des gens qui ont fait de la Bd française ce qu'elle est : Goscinny, Druillet, Moebius... On y découvre son rapport aux femmes et son idée du féminisme. Ses début au cinéma... En tant que dessinateur d'affiches d'abord puis en tant que réalisateur... Tout est savamment décortiqué pour à la fois tout connaître de l'homme aux créations multi-supports... et pourtant sans avoir l'impression d'être impudique avec ces questions sur sa vie, son oeuvre, sa famille...
 C'est un voyage merveilleux dans la vie d'un homme passionnant. Les mots sont choisit avec grâce. On partage un moment délicieux avec ces deux hommes à la verve enluminée.
On a pas besoin de connaître l'artiste pour lire ce livre. La preuve, je n'ai lu aucune bd de cet homme et pourtant son parcours, ses rencontres sont tellement passionnantes et raconté sans complaisance qu'on en devient fan !
Ensuite j'ai lu le livre de l'expo "les fantômes du louvres". Un livre super beau et passionnant sur l'envers du décors des oeuvres. Les gens qui ont eu le second rôle dans la création de l'oeuvre.  Par exemple, le destin de Enheduana est scellé avec la stèle du code de Hammurabi. Elle en a écrit des articles de lois. Mais son passé d'esclave la rattrape. Elle est éconduite et est obligé de quitté la ville... Bon je ne raconte pas tout non plus.
Mais la vie de ces fantômes est relié à ces oeuvres et pourtant leur nom est affiché nul part.
Les histoires sont vraiment bien ficelées et les chutes sont à chaque fois mortelle (mortelle/fantôme ! Gnark gnark... Oki je repose cette blague carambar !)
On connaît leur poids à la naissance, leur situation familiale, leur orientation sexuelle et tout s'accélère. Une mauvaise rencontre, une déception amoureuse et tout bascule.
L'expo est une douce et belle mise en valeur des histoires du livre. Vous n'aurez plus à lire les histoires copiées à coté des tableaux (pour moi qui lit lentement c'est une plaie). Vous pourrez ainsi vous concentrer sur les coups de pinceaux, les fumés de plombs, les goûtes de sang, les yeux lumineux... C'est vraiment superbe. Il y a une goût de trop peu. Même après une semaine on ne s'en lasse pas !