La France et ses "hauts représentants", à droite comme à gauche, aiment le prestige. Et ce, malgré leur infatigable dénégation. A croire que, des rois aux présidents de la République, des empereurs aux présidents du Conseil, la persistance d’une forme de tradition monarchique, relevée encore par des journalistes étrangers lors de la toute première conférence de presse de François Hollande au Palais de l’Élysée, procède d’une transmission intergénérationnelle. Ou, si l’on ose dire, inter-fonctionnelle: celle issue du trauma infligé au futur Louis XIV contraint, une nuit de janvier 1649, de fuir Paris sous la pression de la Fronde. Une fuite dont le dauphin de 11 ans se souviendra en instaurant une centralisation absolue du pouvoir. Il y eut "l’État, c’est moi", phrase sans doute apocryphe de Louis XIV, "la dissuasion, c’est moi", celle-là réellement mitterrandienne, l’hyper-présidentialisme de Nicolas Sarkozy et le "moi, président… " ponctuant les discours de campagne de François Hollande. La "normalité" revendiquée par ce dernier et censée faire litière des errements manifestes du sarkozysme en la matière, est à l’image du régime amaigrissant du candidat: une fois élu, avait-il pronostiqué non sans humour, le "naturel reprendra le dessus". Il avait raison: seule la liste de ses réformes continue à fondre. Le problème concerne toutes les structures de l’État . Entreprises publiques et syndicat compris. Nous savons bien que l’ambition politique de ceux et celles qui les dirigent, nécessite une bonne dose de narcissisme: "l’investissement du moi en libido préserve de la maladie", admet ironiquement Sigmund Freud en 1914. Mais les manifestations excessives de cet "amour de soi" deviennent à l’occasion des replis défensifs: à l’impuissance de l’acte sur la réalité se substituent l’idéologie vindicative et l’angoisse paranoïde vis-à-vis de l’opinion publique. Toutes deux illustrées, cette semaine encore, par de multiples et désolants soubresauts de la vie parisienne. Il faut, à ce titre, relire la lettre de Maurice Taylor, le PDG de Titan: de PSA à GoodYear en passant par les messageries Presstalis, cette missive invite, malgré son extrémisme, à sérieusement méditer sur le "modèle" français. Les autorités pakistanaises doivent intensifier leurs efforts afin de protéger la minorité chiit...
Le Podcast Edito – France: réduire le narcissisme de l’État ne nuirait pas aux dépenses publiques
Publié le 24 février 2013 par Podcastjournal @Podcast_Journal
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Lors des célébrations, en janvier dernier, du cinquantième anniversaire du Traité de l’Élysée, la presse outre-Rhin a ironisé sur la présence française au Conseil des deux gouvernements organisé à Berlin: une trentaine de ministres du côté français, dix-neuf côté allemand. Avec un excédent commercial pour l’année 2012 de 188 milliards d’euros en République Fédérale et un déficit d’une soixantaine de milliards pour la France, force est de constater que la qualité l’emporte sur la quantité.
La France et ses "hauts représentants", à droite comme à gauche, aiment le prestige. Et ce, malgré leur infatigable dénégation. A croire que, des rois aux présidents de la République, des empereurs aux présidents du Conseil, la persistance d’une forme de tradition monarchique, relevée encore par des journalistes étrangers lors de la toute première conférence de presse de François Hollande au Palais de l’Élysée, procède d’une transmission intergénérationnelle. Ou, si l’on ose dire, inter-fonctionnelle: celle issue du trauma infligé au futur Louis XIV contraint, une nuit de janvier 1649, de fuir Paris sous la pression de la Fronde. Une fuite dont le dauphin de 11 ans se souviendra en instaurant une centralisation absolue du pouvoir. Il y eut "l’État, c’est moi", phrase sans doute apocryphe de Louis XIV, "la dissuasion, c’est moi", celle-là réellement mitterrandienne, l’hyper-présidentialisme de Nicolas Sarkozy et le "moi, président… " ponctuant les discours de campagne de François Hollande. La "normalité" revendiquée par ce dernier et censée faire litière des errements manifestes du sarkozysme en la matière, est à l’image du régime amaigrissant du candidat: une fois élu, avait-il pronostiqué non sans humour, le "naturel reprendra le dessus". Il avait raison: seule la liste de ses réformes continue à fondre. Le problème concerne toutes les structures de l’État . Entreprises publiques et syndicat compris. Nous savons bien que l’ambition politique de ceux et celles qui les dirigent, nécessite une bonne dose de narcissisme: "l’investissement du moi en libido préserve de la maladie", admet ironiquement Sigmund Freud en 1914. Mais les manifestations excessives de cet "amour de soi" deviennent à l’occasion des replis défensifs: à l’impuissance de l’acte sur la réalité se substituent l’idéologie vindicative et l’angoisse paranoïde vis-à-vis de l’opinion publique. Toutes deux illustrées, cette semaine encore, par de multiples et désolants soubresauts de la vie parisienne. Il faut, à ce titre, relire la lettre de Maurice Taylor, le PDG de Titan: de PSA à GoodYear en passant par les messageries Presstalis, cette missive invite, malgré son extrémisme, à sérieusement méditer sur le "modèle" français. Les autorités pakistanaises doivent intensifier leurs efforts afin de protéger la minorité chiit... (414.41 Ko)
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La France et ses "hauts représentants", à droite comme à gauche, aiment le prestige. Et ce, malgré leur infatigable dénégation. A croire que, des rois aux présidents de la République, des empereurs aux présidents du Conseil, la persistance d’une forme de tradition monarchique, relevée encore par des journalistes étrangers lors de la toute première conférence de presse de François Hollande au Palais de l’Élysée, procède d’une transmission intergénérationnelle. Ou, si l’on ose dire, inter-fonctionnelle: celle issue du trauma infligé au futur Louis XIV contraint, une nuit de janvier 1649, de fuir Paris sous la pression de la Fronde. Une fuite dont le dauphin de 11 ans se souviendra en instaurant une centralisation absolue du pouvoir. Il y eut "l’État, c’est moi", phrase sans doute apocryphe de Louis XIV, "la dissuasion, c’est moi", celle-là réellement mitterrandienne, l’hyper-présidentialisme de Nicolas Sarkozy et le "moi, président… " ponctuant les discours de campagne de François Hollande. La "normalité" revendiquée par ce dernier et censée faire litière des errements manifestes du sarkozysme en la matière, est à l’image du régime amaigrissant du candidat: une fois élu, avait-il pronostiqué non sans humour, le "naturel reprendra le dessus". Il avait raison: seule la liste de ses réformes continue à fondre. Le problème concerne toutes les structures de l’État . Entreprises publiques et syndicat compris. Nous savons bien que l’ambition politique de ceux et celles qui les dirigent, nécessite une bonne dose de narcissisme: "l’investissement du moi en libido préserve de la maladie", admet ironiquement Sigmund Freud en 1914. Mais les manifestations excessives de cet "amour de soi" deviennent à l’occasion des replis défensifs: à l’impuissance de l’acte sur la réalité se substituent l’idéologie vindicative et l’angoisse paranoïde vis-à-vis de l’opinion publique. Toutes deux illustrées, cette semaine encore, par de multiples et désolants soubresauts de la vie parisienne. Il faut, à ce titre, relire la lettre de Maurice Taylor, le PDG de Titan: de PSA à GoodYear en passant par les messageries Presstalis, cette missive invite, malgré son extrémisme, à sérieusement méditer sur le "modèle" français. Les autorités pakistanaises doivent intensifier leurs efforts afin de protéger la minorité chiit...