Les comptes à terme: pourquoi je ne suis pas fan.
LeMonde vient de publier un article sur les comptes à terme. Ce sont des comptes à capital garanti offrant un rendement fixe défini à l'avance.L'avantage de cet formule est que les épargnants très averses au risques sont totalement satisfaits, car non seulement le capital est garanti, mais le rendement aussi.
Dans la pratique, ces comptes souffrent de nombreux désavantages. Leur fiscalité d'abord, qui ne se mesure pas à celle des livrets défiscalisés ou même de l'assurance-vie. Ensuite, tout retrait anticipé entraine des pénalités (ce qui n'est pas le cas de l'assurance-vie) qui peuvent sérieusement écorner le rendement du placement.
Enfin, le fait que les rendements soit fixes apparait comme le défaut le plus saillant de ce type de placements. Les livrets défiscalisés sont indexés sur l'inflation, ce qui en fait d'excellents Hedge. L'assurance-vie est liée au contexte des taux d’intérêt, ce qui peut entrainer des mouvements à la hausse et à la baisse. Mais les taux des comptes à terme restent les mêmes. Dans un contexte à venir d'inflation forte, ces taux seront des boulets dont il sera difficile de se défaire.
Pour information, la cible d'inflation de la zone euro, actuellement à 2% pourrait monter à 4% pour réduire l'impact de la dette.
Qu'est-ce qu'il y derrière ces comptes...
Qui plus est, lorsque l'on regarde ces comptes, il faut comprendre que le rendement qu'offre les banques n'est pas forcément le meilleur pour un investisseur averti. En effet, les banques investissent les liquidités qui leur sont versées dans des portefeuille obligataires. Par rapport, a ce même portefeuille, le souscripteur de compte à terme ne bénéficie que d'un risque de signature réduit, mais il pâtit d'un rendement inférieur correspondant à la rémunération de la banque et à la mitigation du risque pour celle-ci.Un investisseur serait plus avisé d'investir dans un portefeuille d'obligations directement, qui lui donnerait un rendement supérieur sans immobiliser ses capitaux. Il y a actuellement des régions dans le monde ou l'inflation est très haute et la croissance très forte (Indonésie, Chine, Inde), les obligations de ces pays sont à la hauteur de ces chiffres. Bien sur , le risque associé est fort.
Il faut néanmoins rappeler cette adage connu, que tout investissement s'assimile à une prise de risque, et que sans risque il n'y pas de rendements.