Sera-t-il plus rebelle voire même délinquant s’il écoute du hip-hop ou de la techno plutôt que du jazz ? Curieuse question et suggestion de ces chercheurs de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) qui ont cherché le lien entre préférences musicales des adolescents et troubles du comportement. Ils suggèrent cette relation, dans la revue Pediatrics, et précisent que des préférences pour le rock, le hip-hop et l’électro seraient associées à un risque accru de délinquance plus tard dans la vie??
Ils appellent cela la Musicmarker Theory (MMT) et ces préférences musicales non mainstream seraient même de vrais marqueurs de la délinquance plus tard dans la vie et les premières préférences, à l’âge de 12 ans, mieux prédictrices que les choix musicaux plus tardifs, à l’âge de 16 ans.
Les auteurs citent les exemples du rock, puis du hip-hop puis de la techno, 3 formes musicales associées, qui, pour l’opinion publique, font la promotion de la violence, de la toxicomanie, de déviance sexuelle, parfois même de la dépression. Si l’opinion publique fait cette association de manière excessive, écrivent les auteurs, la recherche en sciences sociales a déjà suggéré des associations entre types de musique et troubles du comportement. Cependant, jusqu’à cette étude, cette association n’avait pas été évaluée dans une perspective de développement couvrant la période de l’adolescence.La musique, participe à l’identité : Pour 80% à 90% des adolescents âgés de 12 à 18 ans, la musique est facteur important d’humeur, peut contribuer à aider à surmonter les problèmes et développer son identité. Les adolescents américains écoutent de la musique 2 à 3 heures par jour et 8 adolescents sur 10 la musique de leur choix, sans intervention des parents. Les auteurs ont passé en revue de nombreux styles musicaux (Voir courbes ci-contre) et montrent aussi que, dans une large mesure, les goûts musicaux sont déjà établis au début de l’adolescence.
La musique, indicateur de délinquance? Leur étude longitudinale d’une durée de 4 ans, menée auprès de 309 jeunes âgés au départ de 12 ans, suggère qu’être fan de rock (dont rock classique , heavy metal, gothique, punk), de musique afro-américaine (rythm’n blues, hip-hop) ou de dance music ( trance , techno, house) est associé avec la délinquance. Ce qui n’est pas le cas avec le jazz ou la pop. En bref, ils concluent que les premières préférences musicales seraient un très puissant indicateur de délinquance plus tard dans la vie, plus significatif, même que la délinquance précoce et, que globalement, les choix musicaux sont un marqueur fort de l’évolution du comportement.
Source: Pediatrics online January, 2013 DOI: 10.1542/peds.2012-0708Early Adolescent Music Preferences and Minor Delinquency(Visuel