La France en Grèce: business is business

La France en serait-elle à achever un pays à terre pour relancer son économie? « Le peuple grec a subi des choix douloureux, même si, pour beaucoup, ils étaient nécessaires » a affirmé notre bon François. Ben voyons. Les suicides, la faim, l’Aube Dorée, la misère absolue sont nécessaires voire indispensables, que les Grecs se le disent. Pourquoi, on ne le sait pas trop encore, pas le peuple grec du moins.

En attendant, on pourra en profiter. » Il y a des opportunités. Nous devons, nous, les Français et les entreprises françaises, prendre notre part ». C’est clair, il n’y a pas de raison que les autres vautours s’en mettent plein la panse et qu’on les regarde faire. La dignité et l’honneur, ce sera pour une autre fois, business is business.

Les indicateurs de la Grèce sont dignes d’un pays en guerre. Rendez-vous compte: un PIB en chute de 6% sur un an et de 30% depuis 2009.

Notre bon président démocrate ou républicain, on ne sait plus ou on ne sait que trop, s’en est donc allé en Grèce faire les emplettes en bon VRP de luxe d’entreprises françaises . Vous bradez? Super! On est là.

« Le président de la République française a cité en exemple des groupes français « experts en service public » vers lesquels les Grecs devaient se tourner Vinci, notamment concessionnaire de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. On sait par ailleurs qu’Alstom lorgnerait sur le réseau ferré. Suez s’intéresse à la privatisation future de la régie des eaux de Thessalonique et d’Athènes. Le sucrier français Cristal union pourrait postuler à la reprise du monopole public sur le sucre. La Caisse des dépôts de l’ami Jouyet devrait aussi participer à la mise en place d’un fonds d’investissement. »

Espérons que François ne soit pas arrivé trop tard. La semaine dernière, c’est Angela qui s’était déplacée en Grèce avec les patrons allemands. Croisons les doigts pour qu’ils n’aient pas tout raflé.

Mais bon, comme a dit l’agence grecque des privatisations au cours de la réunion  sans doute mondaine entre les patronats français et grecs dont on imagine le coût, « Peu importe, en fait, les sommes que l’on va tirer de ces ventes. Il ne s’agit pas tant de collecter de l’argent que de libéraliser l’économie. »

Que les PDG français se rassurent donc, il y en aura pour tout le monde.

C’est beau de dénoncer les conséquences désastreuses de l’austérité en Grèce  puis de se comporter de la sorte.

Comme l’écrit fort bien Okeanews, que sont le dernier classement 2013 de RSF, la chute vertigineuse de la Grèce concernant la liberté de la presse,  le dernier rapport de l’ONU qui pointe du doigt les conditions de détentions dans le pays,  l’alerte du conseil de l’Europe qui précise que « les attaques racistes sont une menace réelle pour la démocratie« ,  la dernière intervention de l’historien Mark Mazower qui « alerte la Grèce sur le danger sous estimé de l’Aube Dorée« , le rapport édifiant d’Amnesty International sur les violences policières, le fait que la police nationale d’Athènes serait noyautée par l’Aube Dorée,  les plus de 5000 manifestations et mouvements de protestation  à travers le pays en 2012″ qui s’expliquent en très grande partie par ces privatisations dont sieur Hollande veut faire maintenant profiter des groupes privés français?

Des billevesées apparemment.

La solidarité dans l’Union européenne, c’est de participer aux privatisations, point barre. La « Real Politic » , c’est ainsi qu’on appelle cette démarche prédatrice.

Sans doute que François, Angela et autres vautours poursuivront ce voyage d’emplettes  par une tournée des soldes en Europe qui passera par le Portugal, l’Espagne, la Bulgarie, …. A vos chéquiers, et enlevez des zéros.

Les soldes, finiront-elles  en France? Alea jacta est.

Sources: Le Cri des peuples – Le Monde