César Birotteau est un riche parfumeur de Paris, il a fait fortune grâce à deux crèmes cosmétiques : la pâte des sultanes et l’Eau carminative, et il s’apprête à inventer un nouveau produit, l’Huile céphalique, une lotion pour les cheveux. Il demande à son commis, Anselme Popinot, de lancer cette affaire et de s’occuper de la fabrication et de la publicité. Popinot, qui est amoureux de la fille de César Birotteau, Césarine, voit là un moyen de s’enrichir assez pour l’épouser, et fait prospérer cette fabrique.
Mais César Birotteau a investi une somme très importante pour l’achat de terrains dans le quartier de la Madeleine et il a confié cette somme à un notaire, Roguin. Mais Birotteau ignore que c’est son ancien commis, du Tillet, qui tire les ficelles de cette affaire. En effet, du temps où il était son commis, du Tillet lui avait volé de l’argent et avait tenté de séduire sa femme et César Birotteau l’avait mis à la porte. Depuis cette histoire, du Tillet a juré de se venger et il a pris un homme de paille, Claparon, pour être parti prenant dans cet investissement des terrains à la Madeleine. C’est aussi du Tillet qui manipule Roguin, le notaire. Dans l’ignorance de ce qui se trame contre lui, Birotteau, qui va être bientôt décoré de la légion d’honneur, organise un bal somptueux qui lui coûte plusieurs milliers de francs. Il fait aussi redécorer son appartement pour une somme très importante.
Mais Roguin s’enfuit bientôt avec l’argent que Birotteau lui avait confié et celui-ci n’a plus les moyens de payer ses trop nombreux créanciers. C’est la faillite : les Birotteau sont dépouillés de tous leurs biens et contraints de trouver des emplois salariés. César Birotteau, qui est un homme parfaitement honnête et qui est mortifié par sa situation de failli, n’a plus qu’un seul but : rembourser tous ses créanciers et se faire réhabiliter aux yeux de la société – car au XIXème siècle il était considéré comme déshonorant de faire faillite.
Mon avis : C’est un roman très prenant, et pourtant ce n’était pas évident car Balzac donne énormément de détails sur les diverses transactions financières puis, au moment de la faillite, sur les procédures judiciaires de l’époque. Tous ces détails sont difficiles à suivre mais on comprend quand même le sens général de toutes ces opérations.
J’ai trouvé qu’il était intéressant de voir la naissance du système capitaliste dans ce roman, particulièrement à un moment : celui où Claparon explique à Birotteau le nouveau type de société qui est en train de se mettre en place et qui va écraser le parfumeur.J’ai trouvé aussi que beaucoup de pages de ce livre annonçaient les romans de Zola : un grand réalisme, une volonté d’expliquer la psychologie des personnages par des critères scientifiques (le tempérament, la constitution), un côté didactique aussi par moments.
J’ajoute que j’ai lu César Birotteau dans le cadre de ma participation au Challenge Balzac organisé par Marie – la créatrice du blog mesaddictions