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De solides perspectives pour le bois

Publié le 23 février 2013 par Sylsol

La reprise du marché résidentiel américain et les besoins de construction croissants des pays émergents favorisent le secteur du bois. La demande devrait croître de 100 millions de mètres cubes d’ici à deux ans. Par Gabriel Micheli, gérant du fonds Pictet Timber, Pictet&Cie.
Un ensemble de facteurs sont actuellement à l’œuvre pour tirer le prix du bois vers le haut, créant un environnement particulièrement favorable pour les entreprises forestières.
Le prix du bois d’œuvre est stimulé structurellement par la reprise de la construction de maisons aux Etats-Unis et par la forte demande des économies émergentes telles que la Chine ou l’Inde pour la construction d’habitations et d’infrastructures.
Mais tout récemment, le marché a été porté par un autre facteur: le passage de l’ouragan Sandy aux USA fin novembre a fait grimper les prix. Cette «super tempête» a causé des dégâts considérables sur la côte Est des Etats-Unis et les efforts de reconstruction vont tirer la demande de matériaux, dont le bois.
Si la reconstruction des zones résidentielles a débuté en priorité avec l’arrivée de l’hiver, les réparations devraient s’étaler sur toute l’année 2013. Cela devrait soutenir la demande en bois à plus long terme, d’autant que les inventaires sont bas – de grandes quantités de contreplaqué et d’aggloméré ayant servi à protéger les habitations avant l’arrivée de l’ouragan. Plusieurs grandes entreprises forestières du ­Canada ont augmenté leur production à la fin de l’année 2012 pour répondre aux nouveaux besoins.
Les contrats à terme sur le bois d’œuvre ont grimpé de près de 10% dans le mois qui a suivi le passage de Sandy fin octobre. Sur un an, le produit s’est réévalué de 45%.
Le secteur du bois affichait déjà une embellie avant son passage. En effet, le marché immobilier américain, qui représente 50% de l’activité en volume des sociétés forestières américaines et 70% de leurs profits, est en pleine reprise. Les prix des logements sont en hausse depuis la seconde moitie de 2010. Au début du quatrième trimestre de 2012, les statistiques des mises en chantier ont grimpé de 42% par rapport à l’année précédente, touchant un niveau qui n’avait plus été atteint depuis quatre ans. Cette amélioration coïncide également avec le nouveau plan de rachat de dettes immobilières amorcé par la banque centrale américaine, qui profite en général en premier d’un rebond de l’immobilier.
Ces perspectives de croissance ont dopé les titres d’entreprises de construction américaines, qui tireront comme toujours les bénéfices d’un rebond de l’immobilier.
Nous pensons que ce rebond va également soutenir les sociétés américaines d’exploitations forestières et de produits sylvicoles, dont les valorisations sont encore très intéressantes. En effet, bien que l’écart de valorisation entre les titres de sociétés forestières cotées et leurs équivalents privés continue de se resserrer, la décote est actuellement encore d’environ 20-25%, bien en dessous de la décote historique de 10-15%.
Autre signe de vigueur supplémentaire, les acquisitions sont en augmentation dans le secteur depuis le début de l’été dernier. Au mois de juin, une transaction portant sur près de 1,9 million d’hectares pour une valeur estimée de 3 milliards de dollars a constitué un signal fort de remontée des prix des exploitations forestières.
La demande provenant des marchés émergents, avec la Chine à sa tête, est un second moteur de croissance puissant pour l’industrie. Le rythme des exportations vers le pays s’était ralenti en 2012, alors que les stocks de bois étaient localement au plus haut du fait du ralentissement des activités de construction dans le pays. La fin de l’année a vu le retour des acheteurs chinois sur le marché nord-américain, et la reconstitution des stocks devrait continuer à porter le marché. Les analystes du secteur tablent sur une hausse de la demande de bois massif de 100 millions de mètres cubes par an à 150 millions d’ici à 2015. Cette augmentation serait l’équivalent de toute la production annuelle de la Colombie britannique.
Grâce à ces facteurs positifs, la croissance des profits des entreprises cotées du secteur est actuellement estimée par le ­consensus des analystes à près de 40% en 2013, et au-delà de 20% en 2014, démontrant clairement que la reprise de l’industrie du bois est bel et bien amorcée.
(Gabriel Micheli - leTemps.ch - 06/02/13)


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