L'interview
Certains de vos lecteurs seront surpris de voir que vous connaissez les Evangiles sur le bout des doigts.
Régine Deforges : N'exagérons pas ! (Rires) Le passage sur la femme adultère m'avait toujours donné envie d'en savoir plus. Il n'y a que Jean qui en ait parlé, les autres apôtres ne la mentionnent pas, et on ignore jusqu'à son nom. On sait qu'elle échappe à la lapidation, point final. Je me demandais depuis toujours ce qu'elle devenait ensuite, et comme je n'ai rien trouvé, j'ai dû inventer. Et en faire un personnage de roman.
Au fond, vous nous proposez un Evangile raconté du point de vue des femmes ?
Régine Deforges : Oui, les femmes sont très présentes dans les Evangiles. Marie, la mère de Jésus. Marie Madeleine, qui est la première à avoir la révélation du Christ ressuscité. Mais aussi des femmes riches, comme l'épouse de l'intendant d'Hérode, qui finançait les activités des apôtres. A l'époque, les femmes n'avaient pas tellement le choix. Elles étaient putes ou mères de famille ! C'est ce qui arrive à Déborah, donnée par son père à un vieillard à l'âge de quatorze ans. Et je suis en-deça de la réalité, car il était courant de marier les filles à douze ans.