C'est, en résumé, et dans le texte, ce qu'avait déclaré l'entraîneur de l'équipe de France de rugby il y a deux semaines, après le nouveau match perdu au Stade de France contre le pays de Galles dans le tournoi des 6 nations. Aveu cruel pour Philippe Saint-André, qui eut le talent et le bonheur de jouer dans la ligne d'attaque de l'équipe de France des années 80-90, celle des Sella, Codorniou, Laffont, Lagisquet et autres, qui enflammaient le Parc des Princes avec leur french flair qui leur permettait de folles audacieuses relances dans leurs 22 mètres et qui comblaient de plaisir leurs supporters avec leur rugby champagne. Malheureusement, ce temps-là n'est plus. De nos jours, on a plutôt l'impression de voir des matchs de camionneurs contre des équipes de déménagement, genre Calberson contre les déménageurs bretons. Avec des titres pareils, on est à la limite du catch de mauvais goût. Le must, aujourd'hui, c'est d'aller au tampon contre l'adversaire, sans se soucier de savoir si on peut passer le ballon à un partenaire démarqué. Enfin, même si le moral est revenu dans les troupes françaises, on verra bien ce que cela donnera ce samedi contre les Anglais à Twickenham.
Mais c'est vrai qu'il n'y a pas de quoi gimper aux rideaux. Mais ce désenchantement ne se limite pas au sport, il est aussi celui de la société française en général. L'économie va mal. La société va mal. Et que fait-on pour que cela aille mieux ? Rien ! Les "Prosper youp la boum" et les "y a de la joie" sont priés de rester au vestiaire. Les gouvernements successifs, avec leurs mesures sociales, fiscales et salariales, vont au tampon contre le mur de l'austérité. Mais ce mur là, dans la vraie vie, il fait encore plus mal qu'un placage de Chabal au rugby. Et quand on est sonné, c'est pour longtemps.
Ce n'est sûrement pas la bonne méthode. Il faut oser, redonner de l'espoir aux Français, contourner le mur, le démonter ou passer par-dessus. Alors mesdames et messieurs les politiques, faites preuve d'imagination, retrouvez le french flair des années 80 et que la fête commence !
Réenchantez la vie !
Faites-nous rêver à nouveau !