A propos de Die Hard : belle journée pour mourir de John Moore
Bruce Willis et Jai Courtney
John McLane, le héros mythique des années 1990 fait son (grand ?) retour. Toujours joué par Bruce Willis, le superflic musclé et adepte des « blagounettes » doit cette fois se rendre à Moscou pour retrouver un fils (joué par Jai Courtney) dont il ne s’est jamais occupé et qu’il ne connaît d’ailleurs pratiquement pas. Mais à peine débarqué dans la capitale russe, les ennuis (re)commencent pour McLane qui découvre que son rejeton est en fait un agent secret américain ! Un agent secret qui avoir besoin de son papa pour le sortir du pétrin dans lequel il s’est mis. Avec en toile de fond, un trafic d’uranium entre deux gros mafieux russes…
Trop, c’est trop, comme dirait l’autre. C’est le sentiment pour le moins d’essoufflement que donne Die Hard : belle journée pour mourir (le titre fait très James Bond). Plate et décevante (hélas) successions de (très) longues cascades musclées et de course-poursuites, le cinquième opus de la série commencée à la fin des années 1980 ne tient pas la route, la faute à un scénario vide, bourré de clichés (l’histoire est vaguement inspiré par le destin tragique de l’oligarque russe Mikhail Khodorkovski) et des dialogues simplistes et redondants (on a compris, John, que t’étais en vacances !) qui usent à la longue. Empêchant même d’en (sou)rire alors qu’il faut saluer les effets spéciaux, plutôt réussis.
Malgré tout le plaisir que l’on a de revoir Bruce Willis en très grande forme, on s’étonne de voir l’acteur, qui va souffler ses cinquante huit bougies, aussi détaché. Détaché et nonchalant, au point que son ironie le rapprocherait presque d’un Bill Murray si elle ne frisait pas carrément le je-m’en-foutisme.
Jai Courtney a beau être une très bonne pioche et confirmer tout le bien que l’on pensait de lui depuis Jack Reacher, l’acteur australien ne parvient pas à rattraper la balourdise d’une mise en scène qui en fait des tonnes et privilégie une surenchère un peu lassante d’interminables carambolages et d’explosions en tout genre (sur fond de blagounettes toujours de McLane), au détriment d’une histoire crédible et d’un quelconque approfondissement psychologique dans les retrouvailles entre père et fils. On n’est pas dans un film psychologique, me direz-vous, mais dans un blockbuster dont les ingrédients et la recette sont le spectaculaire, l’action, le feu d’artifice, etc… Certes, et puis en confiant la réalisation à John Moore (le metteur en scène de Max Payne), il ne fallait pas s’attendre à beaucoup de finesse ni de profondeur non plus.
De là à ce que le réalisateur irlandais se transforme en éléphant dans un magasin de porcelaines, il n’y avait qu’un pas, qu’il franchit donc aisément, conformément à ce que les studios d’Hollywood attendaient de lui mais pour le plus grand ennui voire un désintérêt progressif du spectateur. Pourquoi être allé voir Die hard 5 alors ? Et bien, parce que naïfs et légers, pleins d’élan et d’enthousiasme, d’attente et d’espoirs, on s’attendait à tout. Sauf à cela…
http://www.youtube.com/watch?v=3IZDH8J50ek
Film américain de John Moore avec Bruce Willis, Jai Courtney, Sebastian Koch, Yulia Snigir… (01 h 36)
Scénario de Skip Woods :
Mise en scène :
Acteurs :
Dialogues :
Compositions de Marco Beltrami :