Je ne veux pas te dire : Je t’aime,
Parce que les mots ont perdu leur sens.
Mais si je te dis : Je veux te quitter
Pour revenir vers toi,
Peut-être me comprendras-tu.
Il est difficile de comprendre ceux qui parlent la langue du vent
Et se laissent guider par le sortilège de l’océan.
Langue du vent, sortilège de l’océan : vieille langue poétique
Pour abuser ceux qui voient à peine.
Justement, le mieux est que je te dise :
Je t’aime,
Comme si jamais je n’avais prononcé ces mots.
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Jóhann Hjálmarsson (né en 1939 à Reykjavik, Islande) – Ný lauf, nýtt myrkur (1967)