‘Le bruit des os qui craquent’ raconte l’aventure palpitante de deux enfants-soldats fuyant le groupe de mercenaires qui les avaient enlevés. Le spectateur suit la cavale, à travers la fôret africaine, des deux héroïnes que sont Elikia (d’origine congolaise) et Josepha (d’origine rwandaise).
Celles-ci zigzaguent à travers l’immense masse des arbres (cf : le décor qui est très réaliste) tout en faisant part oralement au spectateur de leurs sentiments et de leurs angoisses d’être rattrapées et d’avoir à rejoindre à nouveau le groupe armé. L’originalité du spectacle réside dans le fait que chacune des protagonistes s’exprime dans sa langue natale !
Respectivement en lingala et en swahili. Cette mise en scène spécifique peut à la fois renforcer la véracité et la force du propos, mais également quelque peu faire ‘décrocher’ le spectateur qui se fatiguera alors à lire la traduction proposée en fond sur écran. Chacun appréciera ou non selon sa sensibilité.
En ce qui concerne l’histoire proprement dite, elle se révèle à la longue un peu lassante étant donné qu’il ne se passe rien d’autre que du dialogue entre les deux fillettes. Les caractères de celles-ci se contrastent l’un par rapport à l’autre et cela donne parfois lieu à des échanges verbaux intéressants, mais ceux-ci sont malheureusement trop rares. `
Par ailleurs, une troisième comédienne joue le rôle d’une infirmière qui relate a posteriori devant une commission d’enquête l’histoire des deux fillettes. Cela permet une meilleure compréhension du contexte de la fuite mais n’apporte pas de réelle plus-value au récit. La pièce se termine après 1h15 de représentation, ce qui est tout à fait suffisant pour faire le tour du propos. Bref, sans être une mauvais pièce , ‘Le bruit des os qui craquent’ pèche par une mise en scène qui se veut (trop?) réaliste et qui finalement oublie de surprendre le spectateur. A voir tout de même pour ceux qui d’habitude apprécie le genre.