La disposition à acheter a chuté dans la majorité des pays
Cette profonde division se reflète également dans les chiffres les plus récents du marché du travail. Le taux de chômage, évalué selon la norme internationale de l'OIT, est relativement faible en Autriche, au Luxembourg, en Allemagne et aux Pays-Bas où il se situe entre 4,5 et 5,6 %. Cependant, un quart de la population est sans emploi en Espagne et en Grèce. Dans l'ensemble des 17 pays de la zone euro, 18,8 millions de personnes sont au chômage. En novembre, le taux de chômage, qui a atteint 11,8 %, a augmenté pour la quatrième fois consécutive. Les conséquences sont épouvantables. Les pertes d'emplois ont entraîné une baisse rapide des revenus disponibles dans les pays périphériques. Les moyens financiers actuels des Grecs ont baissé de près d'un cinquième par rapport à 2009. La baisse était de 8 % en Espagne et de 7 % à Chypre.
Intensification de la crise sur le marché du travail
Les experts prévoient une nouvelle intensification de la crise sur le marché du travail pour cette année, avec une montée du chômage qui touchera environ 20 millions de personnes audeuxième semestre. Cependant, ce chiffre ne devrait pas être dépassé. Les données de novembre indiquent déjà que la tendance à la baisse va en fait ralentir. La hausse du chômage dans la zone euro a été plus lente qu'au cours des deux mois précédents et les experts s'attendent à une légère baisse du nombre de chômeurs qui devrait s'élever à 19,6 millions
en 2014.
Il est toutefois essentiel que l'économie de l'union monétaire reprenne de l'élan. Des signes positifs initiaux indiquent que la situation évolue déjà dans ce sens. L'indice du sentiment économique (ISE) montre que le moral économique s'est amélioré pour la deuxième fois consécutive. De novembre à décembre, le baromètre a connu une hausse étonnamment forte de 1,3 point pour s'établir à 87 points – le plus haut niveau depuis près d'un semestre. Selon les économistes, les réformes dans les pays en crise commencent à faire effet. La force économique de ces régions a sensiblement baissé au cours des cinq dernières années. En Grèce, par exemple, le PIB a diminué de 21 % depuis 2008, les investissements ont
chuté de moitié et les importations ont baissé d'un tiers. Il s'agit de la pire dépression vécue par un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale.
Grâce à la prise de mesures draconiennes, les pays améliorent leur compétitivité, réduisent leurs coûts de main-d’œuvre et améliorent leurs perspectives d'exportation. Par conséquent, les déséquilibres économiques diminuent. Un redressement de la compétitivité est surtout évident en Grèce et en Irlande, où les coûts de main-d’œuvre ont baissé de manière significative. Au cours des quatre dernières années, la différence entre la balance nationale des activités de l'Allemagne, avec le plus fort excédent, et celle de la Grèce, avec le plus grand déficit, a presque
diminué de moitié. Ces premières indications préliminaires que la crise pourrait être surmontée dans les quelques années à venir sont toutes soumises à une condition : la crise ne doit pas s'aggraver à nouveau. Les pays en crise ne peuvent pas se reposer sur les lauriers de leur succès initial et doivent continuer à mettre des réformes en œuvre. Les budgets nationaux doivent continuer à être consolidés dans tous les pays de l'Union européenne (UE).
Anticipations économiques : un espoir prudent d'amélioration
Le creux de la vague de la crise financière semble avoir été surmonté. Dans la plupart des pays européens, les consommateurs semblent partager cette opinion d'expert. Bien qu'il existe encore de nombreuses incertitudes et de nombreux risques, l'espoir que la situation va bientôt recommencer à se redresser semble se répandre peu à peu dans toute l'Europe. Dans la majorité des pays couverts par l'étude, les anticipations économiques sont en grande partie restées stables ou se sont légèrement améliorées au dernier trimestre 2012, quoi qu’à un faible niveau en général. Dans une comparaison, les perspectives économiques les plus positives se situent en Roumanie (- 8,7 points), suivie de l'Allemagne (- 17,6 points) et de la Bulgarie (- 20,8 points). La probabilité d'une reprise économique au cours des prochains mois est considérée la plus faible en Espagne (- 52,6 points). Les consommateurs portugais sont également très négatifs dans leur évaluation économique (- 50,7 points), tout comme les Grecs (- 50,0 points). Les valeurs de l'indicateur se sont cependant légèrement améliorées tant au Portugal qu'en Grèce.de la crise était en vue. Toutefois, la situation s'est vite renversée car l'effet de ces chiffres positifs ne s’est pas fait ressentir dans la vie quotidienne. Par conséquent, la valeur a rapidement rechuté de près de 13 points en décembre. Cette évolution met en évidence la fragilité de l'humeur des consommateurs au Royaume-Uni.
Bien que l'Allemagne soit toujours considérée comme le premier pays d'Europe, la crise financière a commencé à se faire ressentir. Selon les estimations de la Bundesbank, la banque centrale d'Allemagne, l'économie allemande ne connaîtra qu'une croissance minime de 0,4 % en 2013, ce qui représente une baisse par rapport à l'été où elle s'élevait à 1,6 %. Pour
2012, la banque s'attend à une croissance globale de 0,7 %. Pour éviter les licenciements parmi les employés hautement qualifiés, les entreprises devront très probablement mettre en œuvre des méthodes éprouvées comme le travail de courte durée une fois de plus. Les consommateurs allemands sont bien conscients de cette situation économique morose. Les
anticipations économiques sont négatives depuis de nombreux mois et l'indicateur s'établit actuellement à - 17,9 points.
Anticipations de revenu : les consommateurs s'attendent à de nouvelles mesures d'austérité
Vu la légère amélioration des anticipations économiques, les anticipations de revenu des Européens étaient également légèrement en hausse au dernier trimestre de 2012. Les Allemands (21,2 points), les Autrichiens (- 3,2 points) et les Roumains (- 7,7 points) s'attendent à une hausse ou une relative stabilisation des revenus. En revanche, les Grecs (- 50,1 points), les Espagnols (- 52,7 points) et les Italiens (- 55,2 points) s'attendent à des reculs considérables. Après une période de redressement, les anticipations de revenu du Portugal ont chuté au troisième trimestre, mais elles se sont à nouveau légèrement améliorées au quatrième trimestre. L'indicateur s'établit actuellement à - 49,7 points. La troïka, composée de la Commissioneuropéenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, a attesté des progrès réalisés par le pays dans la lutte contre la crise et la mise en œuvre de projets importants de réforme.
Malgré cela, le Portugal est toujours en pleine récession. Les experts de la banque centrale prévoient que le PIB n'affichera pas de croissance positive avant 2014 et s'attendent à une contraction de 2 % en 2013. Avec un chômage de plus de 16 %, la baisse des revenus et des retraites et l'augmentation des impôts, les consommateurs ne voient pas de possibilités d'amélioration de la situation économique, et donc de leur situation financière personnelle, de sitôt. Bien que l'indicateur ait légèrement progressé au cours des trois derniers mois de 2012, il se situe toujours au niveau extrêmement bas de - 49,7 points.
Pendant les derniers mois de 2012, la Roumanie s'est trouvée en grande partie paralysée, dans un sens politique, en raison des élections de décembre. Le parti du Premier ministre, Victor Ponta, a remporté une majorité absolue au parlement et au sénat. Le nouveau gouvernement a, cette année, l'intention de procéder à un amendement de la constitution afin d'améliorer la flexibilité de l'économie et de permettre une mise en œuvre plus efficace des réformes. Dans le sillage de la crise financière européenne, la Roumanie a toutefois également du mal à stimuler la croissance économique. Pour l'année 2012, les économistes prévoient une croissance globale du PIB de 0,8 %. La Commission européenne ne prévoit qu'environ 2,2 % pour l'année en cours. Elle s'attend donc à une stagnation plutôt qu'à une croissance de l'économie.
Disposition à acheter : au plus bas en raison du chômage élevé
Bien que les anticipations économiques et de revenu des consommateurs européens se soient légèrement améliorées au cours des derniers mois, ceux-ci ne sont pas encore disposés à investir leur argent dans des achats coûteux. Ce n'est guère étonnant. Dans les pays en crise, le chômage est exceptionnellement élevé et dans certaines régions, toujours en hausse.Les gens n'ont souvent pas les moyens d'acheter l'essentiel de la vie quotidienne. Comme de nombreux pays européens luttent contre la récession, l'envie de faire des achats est quelque peu limitée. Les Allemands sont toujours les plus dépensiers parce que le marché du travail est, pour le moment, encore très stable. En décembre, la disposition à acheter se situait à 20,1 points en Allemagne. L'indicateur a également enregistré une valeur positive en Autriche (16,7 points) et en Bulgarie (5,7 points). En revanche, les consommateurs n'avaient les moyens d'acheter que l'essentiel en Italie (- 38,0 points), au Portugal (- 46,9 points) et au Royaume-Uni (- 47,2 points).
Noël 2012 était très probablement le dernier pour un grand nombre d'entreprises grecques. En raison de la situation épouvantable de l'économie et du marché du travail, ainsi que des mesures d'austérité draconiennes, les Grecs n'ont tout simplement pas assez d'argent pour faire des achats.. Depuis 2007, la consommation privée a chuté de 18 % en Grèce. Le secteur du détail est évidemment particulièrement touché par cette retenue des consommateurs. Dans l'ensemble, 68 000 magasins ont fermé au cours des deux dernières années et demi, ce qui représente un tiers de tous les détaillants grecs.
À partir de juillet 2012, les consommateurs grecs ont petit à petit commencé à avoir plus grand espoir que la crise pourra être surmontée à moyen terme et que la situation économique s'améliorera. Cet optimisme prudent s'est reflété dans l'indicateur de la disposition à acheter. En juillet, il avait atteint un creux record de - 56,9 points, en novembre, il avait progressé lentement jusqu'à - 25,4 points. Cependant, la perspective d'un Noël austère et d'une autre année à venir difficile a entraîné une nouvelle baisse de l'indicateur. En décembre, il s'établissait à - 37,4 points.