Cette queue ne passera pas par moi
Publié le 11 avril 2008 par Chondre
Certains proches pourraient me griller en balançant que je m’habille souvent comme un sac, que je n’ai pas le monopole du bon goût et que j’adore porter mes sabots Birkenstock magiques magiques en été toute l’année (rédhibitoire pour -Nico-). Je suis donc certainement mal placé pour porter un jugement quelconque sur les manies vestimentaires actuelles. Cependant, nous subissons véritablement depuis quelques mois la dictature du mauvais goût. La mode actuelle (jean trop serré, raie du cul moite qui dépasse, couleurs improbables, coupes de cheveux déstructurées, accessoires à la fois bon marché et clinquants) reprend le meilleur du pire des années quatre-vingts, années sinistrées côté élégance. La période Madonna Wannabe passerait même pour du Chanel grande époque.
Souvenez-vous de ces hordes de pucelles singeant la madone de la pop en portant des fringues à frou-frou en surcouches, des corsaires moulants, des crucifix un peu partout, des chaussures à hauts talons et qui renonçaient à l’épilation de leurs sourcils bien touffus. Souvenez vous aussi des corbeaux gothiques qui sentaient le pipi, des strikers et des Doc Martens montantes, des amoureux du brushing à la Wham, des t-shirt Waikiki, des mocassins violets, des jeans élastiques, de la moquette d’Agassi, du jean tailladé de Samantha Fox ou de la mèche peroxydée de Stéphanie de Monaco époque comme un ouragan. Force est de constater que la mode actuelle est un mélange de tout cela. En pire. Car il n’y a rien de pire que de croiser un individu boudiné (à la limite de la castration) par des vêtements trop courts et mal taillés, confectionnés dans des matières synthétiques responsables de l’apparition précoce de rillettes sous les bras. Quant à l’effet du gel à fixation ultra forte sur la fibre capillaire, mon coiffeur indien pourrait en parler des heures.
La fashion police (FaP) s’était déjà inquiétée il y a quelques mois du retour en force de la coupe mulette et des lunettes “Mouche” dans les lieux branchés parisiens. Le mal était cependant bien plus pernicieux. Depuis quelques semaines, la queue de rat (popularisée il y a une vingtaine d’année et caractérisée par une coupe courte à l’exception d’une mèche de cheveux à l’arrière, décolorée ou pas), la grosse gourmette en or et le jean fuseau neige semblent faire leur réapparition. Les chantres du mauvais goût se sont donc infiltres dans toutes les couches de notre belle société et tentent par tous les moyens de briser l’harmonie vestimentaire céleste. La vigilance s’impose donc, les ennemis de l’élégance et du raffinement sont parmi nous. J’ai peur.
Encore un coup des Chinois, c’est certain. Ou pire, de la MICHAFLAPL provinciale.