Le cinéma est affaire de génies ou de petits malins et la frontière qui les sépare est souvent discutable. Mr Oizo a incontestablement un univers à lui, beaucoup le compare à Lynch car ce dernier reste la référence ultime dès lors que l’on évolue dans des ambiances absurdes et surréalistes, mais pour ce qui est du rythme on pourrait évoquer plus aisément Rian Johnson (« Brick ») ou Buñuel pour ce côté plus poétique et moins oppressant que le cinéma schizophrénique du grand David. Sous un vernis de recette bien huilée depuis son premier long métrage, l’excellent « Steak », se dessinent de vrais enjeux scénaristique et des évocations de psychoses urbaines qui découlent de l’idée très ambitieuse et totalement loufoque de vouloir raconter le chamboulement de la vie d’un homme après que son chien ait été kidnappé, sans pour autant que celles-ci soient traitées en dilettante (peur du couple, du changement, de perdre son emploi, etc.). Partir d’un postulat aussi casse-gueule et garder un film en équilibre prouve le talent du réalisateur, y conserver son style et ses références son génie.