Il y a quelque jours les députés grecs ont adopté un nouveau train de mesures d’une dureté inouïe. On voudrait rayer un Etat de la surface de la Terre, qu’on ne s’y prendrait pas mieux: l’austérité est en train de ravager la société existante. Un véritable crime économique.
« 199 députés ont dit « Nai se ola » – oui pour tout – cette nuit. Les députés des 2 partis majoritaires (PASOK et ND) ayant voté « non » ont été exclus de leurs partis respectifs. Athènes était en feu toute la soirée. Des bâtiments incendiés. Des dizaines de blessés. Des morceaux de marbre jonchent encore les rues ce matin et il semble que l’air soit complètement irrespirable : les odeurs de gaz lacrymogène se mêlent à celles des restes de bâtiments en feu. Bienvenue dans le fabuleux monde du Mordorandum.
Rappel du contenu des mesures :
- réduction de 20 à 25% des salaires, en commençant par le salaire minimum (actuellement de 761€ brut / mois, il serait donc autour de 470€ net / mois (pour les jeunes de moins de 25 ans, cela sera 10% de moins, soit autour de 400€ par mois) ) ;
- réduction de 20% des retraites de plus de 1.000 euros par mois ;
- réductions de 20 à 30% dans les retraites complémentaires de plus de 150 euros par mois ;
- licenciements dans les forces armées, la santé et l’éducation pour les employés sans-statut permanent ;
- coupes drastiques dans les salaires élevés de l’état(les hommes et partis politiques aussi ?), abolition du droit des salariés pour un poste permanent et privatisations immédiates ;
- ouverture immédiate des professions fermées et des heures de travail ;
- mise en place de zones économiques spéciales assorties d’incitations fiscales pour l’investissement et le travail ;
- extension de la flexibilité du travail avec les entreprises et les contrats personnels.
- suppression de 15 000 postes dans la fonctions publiques pour 2012
- la privatisation de six entreprises publiques au premier semestre 2012, à savoir la compagnie des eaux d’Athènes et du Pirée (EYDAP), de Thessalonique (EYATh), la compagnie publique de gaz naturel (DEPA), le gestionnaire du système national de gaz naturel (DESFA), les Pétroles Helléniques (ELPE) et l’organisme de paris sportifs (OPAP) ;
- vente de Hellenic Petroleum au premier semestre 2012 ;
- réduction de la masse salariale de 150 000 salariés dans le secteur public entre 2012 et 2015 (l’équivalent, pour un pays comme les états unis, de 5 millions de salariés);
- la fermeture de l’Organisme du logement pour les travailleurs (OEK) et du «foyer ouvrier» (OEE) ;
- la suppression de la permanence de l’emploi aux entreprises d’utilité publique ;
- la suppression du faible taux de la TVA appliqué aux îles (pas forcement pour les grands hôtels, nous y reviendrons) ;
- la fermeture de 200 bureaux du fisc jusqu’à la fin de l’année ;
Quand on regarde l’ensemble des mesures à venir qui viennent s’ajouter avec celles déjà passées et à leurs conséquences, l’espoir d’un retour à la croissance est réduit à peau de chagrin, malgré l’enveloppe -de prêt -qui ne servirait, si elle est accordée -ce qui n’est pas encore sur- qu’à rembourser les intérêts des prêts précédents.
Sur Facebook, cette vidéo montre que la population n’a pas le droit de manifester.
Au moins 45 bâtiments endommagés par des incendies. 67 personnes arrêtées, encore 75 détenues. »
Source: OkeaNews