Editions Delcourt262 pages16,95
Présentation:
Guy Delisle s'est rendu en Birmanie pour suivre sa femme qui travaille pour Médecins sans frontières. Comme dans ses précédents ouvrages, il raconte son quotidien : les gens, la culture, la dictature... Dans ce livre, il est totalement désabusé et il connaît une déprime, allant de désillusions en désillusions du fait de ses difficultés quotidiennes, et de ses responsabilités dans l'éducation de son fils, Louis, et surtout de l'impossibilité de prendre contact avec Aung San Suu Kyi, célèbre prisonnière politique (prix Nobel de la paix en 1991), qu'il rêve de rencontrer.
L'auteur:
Après des études d'animation au Sheridan College de Oakville (Ontario), il travaille dans différents studios à travers le monde, Canada, Allemagne, France, Chine, Corée du Nord, Réunion, Jérusalem.
Ses expériences de superviseur d'animation en Asie fourniront ainsi matière à deux albums autobiographiques,Shenzhen en 2001 et Pyongyang en 2003. Paru en 2007, Chroniques birmanes relate un séjour d'une année qu'il effectue à Rangoon où il suit son épouse, expatriée de Médecins sans frontières. Quatre ans plus tard paraîtChroniques de Jérusalem qui relate l'année 2008-2009 passée par la famille en Israël, et qui lui vaut le Prix du Meilleur Album au festival d'Angoulême en 20121. Il a en particulier vécu en direct l'Opération plomb durci à Gaza en décembre 2008.
(merci wikipédia)
Alors cette BD, je l'ai lu sur l'insistance insistante :) de monsieur Phooka. Il avait déjà lu les Chroniques de Jérusalem du même auteur, et quand il a lu ces chroniques Birmanes, il m'a dit qu'il fallait vraiment que je le découvre moi aussi (et mini-Phooka aussi d'ailleurs.)
J'ai traîné un peu, mais une fois la BD ouverte j'ai compris l'enthousiasme de mon monsieur. Le concept est franchement fabuleux. Guy Delisles nous pond là une BD autobiographique, pleine d'humour, de sensibilité et de politique. Le tout est parfaitement dosé et s'il parle de la dictature birmane, il le fait avec le recul d'un papa promenant son fils en poussette, ce qui rend le discours absolument passionnant. Le tout est servi par un dessin en noir et blanc, simple mais pas simpliste et incroyablement percutant.Des portraits d'hommes et de femmes, des situations de tous les jours, des considérations politiques sur la dictature, sur le sort d'Aung San Suu Kyi, sur le comportement des ONG et leurs difficultés, sur les réponses des gouvernements internationaux, sur la junte militaire birmane ou ... sur l'absence de lait ou de couches dans le supermarché du coin pendant deux semaines. Tout cela s'enchaîne, s'entremêle, passant d'un sujet sérieux à un thème plus léger. La BD n'est jamais pesante ou même "bien pensante", ce sont juste des "chroniques" au jour le jour, d'un papa qui vit dans un pays si différent du nôtre. Il y croque ses envies, ses problèmes (comment dénicher de l'encre de chine ou la clim qui ne fonctionne pas alors qu'il crève de chaud), il y parle du pays, des gens qu'il côtoie, toujours avec respect et amour, mais aussi avec humour.
Mini-Phooka l'a lu et a beaucoup aimé, il attaque en ce moment Le schroniques de Jerusalem (et moi aussi dès qu'il l'aura laché ....)
C'est incroyablement bien fait, c'est un régal à lire et en plus on en ressort moins bête. Franchement que demander de plus ?N'hésitez pas à aller sur Le blog de Guy Delisles