La réflexion a beaucoup d’ennemis : la rhétorique, qui lui substitue des figures de style ; l’idéologie, qui l’écrase d’idées préfabriquées ; l’émotion, qui lui grille souvent la priorité.
Libération a publié un article le 14 mars 2012 intitulé « Ce soir, pas de devoirs ! », une campagne lancée par des parents et enseignants, où l’on peut voir que la FCPE, association de parents d’élèves, et l’Icem-Pédagogie Freinet (Institut coopératif de l’école moderne) s’apprêtent à lancer une campagne contre les devoirs scolaires. Je cite :
"Nous dénonçons depuis longtemps la persistance des devoirs à la maison, dont personne n'a jamais prouvé l'utilité", écrivent-ils en rappelant que les devoirs écrits sont interdits dans le primaire depuis 1956.
Les devoirs à la maison sont "cause d'inégalités pour les enfants qui n'ont ni le temps ni les moyens d'être aidés", a dit à l'AFP Catherine Chabun, responsable nationale à l'Icem, partisan de la pédagogie Freinet fondée sur l'expression libre des enfants.
Sans entrer dans une polémique partisane, c’est le raisonnement qui m’intéresse. Décortiquons-le :
Le premier paragraphe peut être schématisé ainsi :
Le second raisonnement de l’extrait pourrait être résumé ainsi :
et en même temps déterminer que
Cela implique aussi un raisonnement erroné étant donné que le facteur qui détermine l’inégalité n’est non pas la présence de devoirs mais la présence d’une aide aux devoirs, qui permet de bien faire les devoirs. Or, d’après ce raisonnement, les devoirs bien faits sont une source de réussite scolaire, il serait donc déraisonnable de les supprimer (à moins de souhaiter que les élèves ne réussissent pas) :
Bref, deux raisonnements erronés de la part de gens qui ont beaucoup d’influence pour décider de l’avenir des enfants en France, ce qui m’amène à la conclusion suivante :