Lortholary © Casterman 2012
Violette vit seule avec sa mère à Paris. Quand cette dernière lui annonce qu’elles vont déménager dans l’Ariège, le coup est rude à encaisser. Quitter ses copains et la grande ville pour se retrouver dans une vieille baraque nichée au cœur d’un petit village, voila une perspective qui n’enthousiasme pas la jeune fille. Pour autant, la découverte de la vie rurale lui réserve de bien belles surprises et peu à peu Violette apprivoise son nouvel environnement au point d’oublier définitivement Paris sans aucun regret.Un roman jeunesse trop simple et trop simpliste. Trop simple parce que Violette accepte avec facilité le départ de la capitale annoncé quasiment la veille du déménagement. Comment peut-elle ne pas sortir de ses gonds et se révolter contre une situation qu’elle trouve intolérable ? Il manque à l’évidence quelques scènes de rébellion pré-adolescente pour pimenter l’ensemble. Trop simpliste ensuite parce que la rivalité Paris/province, qui tourne largement à l’avantage de cette dernière, ne cesse d’accumuler les images d’Épinal navrantes : dans son village, les commerçants l’appellent par son prénom (la belle affaire) ; dans son village, elle peut se promener seule dans les rues (c’est bien connu les pédophiles kidnappeurs d’enfants n’agissent que près des champs Élysées) ; dans son village, le dimanche, tout le monde met son beau costume, va à la messe puis déjeune en famille (dans les années 50 peut-être mais aujourd’hui…) ; dans sa classe, ses nouveaux camarades trouvent qu’elle est toujours habillée à la mode (évidemment puisqu’elle vient de Paris alors que, c’est bien connu, les cul terreux se fringuent comme des sacs à patates) ; et quand elle écrit à son ancienne école, personne ne prend la peine de lui répondre (c’est bien connu les parisiens sont de sales individualistes qui ne pensent qu’à eux alors qu’en province l’altruisme est un art de vivre).
Vous l’aurez compris ce texte m’a profondément agacé, d’une part parce qu’il est d’un parti pris aussi flagrant que ridicule (je le dis d’autant plus facilement que je ne suis pas du tout parisien) et d’autre part parce qu’il est cul-cul la praline en diable. Et ce jusqu’à la dernière phrase, puisqu’il se termine au moment où la mère de Violette lui propose de partir une semaine en vacances et que la gamine refuse, préférant rester au village pour lire dans le grenier de la vieille maison au milieu des araignées. Bien sûr, bien sûr…
Ma nouvelle vie d’Isabelle Lortholary. Casterman, 2012. 84 pages. 6,75 euros. A partir de 9 mois.