C'est la principale constatation faite par trois chercheurs du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), dans une étude qui vient d'être publiée. Les auteurs sont David Masclet, Claude Montmarquette et Nathalie Viennot-Briot. Le document s'intitule
Comment réduire la fraude fiscale ? Une expérience sur le signalement.L'étude révèle que la menace d'une dénonciation fait grimper le taux moyen de déclaration de revenus à 90%. Les campagnes d'information et le simple risque de payer une amende ne peuvent faire monter ce taux au-delà de 78%. Cela signifie que 9 répondants sur 10 ont déclaré tous leurs revenus et payé tous leurs impôts, si la menace d’une dénonciation était présente. Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont mené une expérience auprès de 250 participants, dont le revenu était assujetti à une taxe de 40 %, précise Argent.
Un programme de dénonciation
Le temps de se responsabiliser La mesure est efficace et il est grand temps d'injecter une dose de responsabilité au sein de la population québécoise, affirme Claude Montmarquette, PDG du CIRANO. «Les gens n'aiment pas les menaces de dénonciation, raconte-t-il. C'est une incertitude et leur réputation est mise en cause. Leur comportement devient ainsi différent. Rendons crédible cette menace et soyons vigilant, comme nous le sommes pour d'autres causes comme les enfants maltraités et la rage au volant.» Il ne faut pas douter des résultats qui seraient obtenus, ajoute M. Montmarquette. «On l'a vu avec la Commission Charbonneau. La commissaire a dit: n'hésitez pas, dénoncez, nous avons des lignes téléphoniques. Ça a eu un succès considérable.»
L'évasion fiscale annuelle au Québec
Construction résidentielle: 1 G$ Construction non-résidentielle: 500 M$ Restauration: 420 M$ Services personnels: 280 M$ Tabac: 225 M$ Autres: 1 G$