La montagne, c’est magique. Sauf que la pratique des sports de montagne n’est pas sans risque. Selon un rapport publié par l’association des médecins de montagne, on compte environ 2,44 accidents pour 1000 journées de ski. Les principales lésions constatées sont des entorses de l’épaule ou du genou, en raison de collision entre skieurs ou pratiquants du snowboard.
Dans certains cas, les accidents de montagne peuvent être mortels; c’est le cas lors des avalanches, lors desquelles trop peu de gens savent comment réagir pour sauver un compagnon enseveli sous une coulée de neige. Cet après-midi, à l’occasion d’une sympathique ballade en raquettes entre Le Corbier et La Toussuire, Lionel Bonnet, guide ESF, nous a donné un rapide rappel des choses à savoir pour prévenir les risques de décès en cas d’avalanche.
Il faut savoir, tout d’abord, qu’il y a trois types d’avalanches:
- les avalanches de poudreuse, dues à l’accumulation de poudreuse,
- les avalanches dues à la fonte du manteau neigeux
- les avalanches dues au glissement d’une plaque avant, parce que le vent dominant a poussé la neige tombée sur un seul versant
Une avalanche n’est pas forcément un phénomène massif: il peut se produire sur une étendue de quelques dizaines de mètres seulement, et pourtant provoquer la mort des personnes, skieurs ou randonneurs, emportés par la coulée de neige: se retrouver couvert par 20 centimètres de neige suffit à provoquer la mort, si l’on intervient pas à temps. Au-delà d’une heure, les chances de survie sont réduites de 90%.
Il est donc essentiel d’avoir les bons réflexes. N’étant pas un spécialiste, je vous livre ci-après ce que j’ai retenu de cette courte leçon.
- bien entendu, on ne fait ni hors piste, ni randonnée, en solitaire. On prévient ses proches sur le parcours suivi.
- avant de se lancer dans du hors-piste ou une randonnée, il faut d’abord se renseigner en station, où sont indiqués les risques d’avalanches, classés selon l’importance (drapeau jaune: risque 2, drapeau à damier jaune et noire: risque 3, drapeau noir: risque très important)
- connaître la géographie du terrain qu’on envisage de pratiquer s’avère vital: la neige recouvre en hiver, en effet, des terrains de typologie très différentes. Marcher ou skier sur de la neige posée de l’ardoise, par exemple, est extrêmement périlleux, la neige pouvant aisément glisser sur ce type de roche. De la même manière, certains versants peuvent être beaucoup plus sujets à avalanches que d’autres. Les guides de montagne et moniteurs de skis savent très bien, statistiquement, quelles zones sont les plus dangereuses, il ne faut pas hésiter à les consulter
- lorsque vous abordez des zones de forte déclivité sur lesquelles vous envisagez de faire votre trace, n’y allez pas tous en groupe, mais l’un après l’autre: ainsi, dans le cas où un début d’avalanche se produirait, il serait facile pour ceux pas encore engagés de prévenir les secours (numéro valable à l’international : le 112)
Si une avalanche se produit, il faut réagir très vite: rappelons-le, sans sauvetage dans l’heure, les chances de survie sont très faibles. La zone où s’est produite l’avalanche est assez rapide à identifier visuellement, sur quelques centaines de m2. Il faut envisager de la sonder, et déblayer, avec une pelle, la ou les personnes ensevelies (n’y allez pas à mains nues, aucune chance d’y arriver). Oui, mais comment localiser la victime ensevelie sous quelques centimètres de neige?
Il existe désormais des appareils pour cela, appelés détecteurs de victimes d’avalanche (DVA). Ils se présentent sous la forme de petits émetteurs-récepteurs, d’une autonomie de quelques dizaines d’heures. Chaque randonneur doit en porter un. Dans le cas où une avalanche se produit et l’un des randonneurs est enseveli, ses compagnons peuvent alors faire passer le DVA en mode recherche pour localiser l’emplacement de la personne: le DVA indique alors la distance de l’émetteur enseveli, et un bip plus ou moins strident signale si on s’en rapproche ou si on s’en éloigne. La technique suivie pour localiser le point d’ensevelissement est très logique, d’un point de vue mathématique. On part en ligne droite, dans un sens qui nous rapproche de l’émetteur enseveli. Bien sûr, il y a peu de chance que cette droite passe au-dessus du point recherché. Mais il y a un minimum. De ce minimum, on part perpendiculairement, ans le sens qui là aussi fait décroître la distance. Et là, on est sûr de passer au-dessus de la personne ensevelie.On s’arme alors d’une sonde, sorte de baguette de 2 ou 3 mètres, pour piquer dans la neige et identifier si on touche la personne. Une fois qu’on l’a trouvée, on sort sa pelle, et on essaie de faire au plus vite, afin d’éviter tout risque d’étouffement ou d’hypothermie.