Via une brève mais néanmoins exhaustive sélection d’ouvrages, WTFRU vous propose, dans ce nouveau format, de revenir sur un point particulier de l’actualité ou un thème cher à nos rédacteurs. Cette semaine, c’est avec bonheur et colère que nous nous plongeons dans le féminisme et ses résonances dans les œuvres littéraires.
Il est communément admis que c’est un sujet qui devrait toujours se trouver au cœur de nos préoccupations. Seulement voilà, tant de choses se passent dans nos petites vies qu’on oublie parfois de se préoccuper de cette importante cause. Et puis la connerie malsaine (et probablement contagieuse) d’un petit groupe de meufs à poils nous ramène à la triste réalité.
Le féminisme, au fond et pour beaucoup, c’est un concept flou.
Comme vous avez pu le lire dans Cette Semaine On a Vu… #4, les FEMEN ont encore frappé. Celles qui s’auto proclament les « nouvelles féministes », après avoir généré une vague d’espoir chez bon nombre d’entre nous, se révèlent sacrement…connes ?
Plutôt que de se lancer dans un débat stérile sur l’inutilité de leurs actions et l’inintérêt de leurs choix de « batailles », WTFRU vous propose la sélection de quatre ouvrages rappelant chacun à leurs manière les vrais fondements et outils du féminisme ainsi que les vrais ressorts de son action dans nos sociétés. Éloignez ces marqueurs noires de vos poitrines et feuilletez donc ça chères amiES.
Cet ouvrage est au féminisme ce que les contes de Perrault sont à la jeunesse , les aliens à X-Files, la chirurgie esthétique à Lana Del Rey…Œuvre majeure de la philosophe, bourrée de références littéraires, historiques, sociologiques et biologiques, cet essai pose la question de la femme dans notre société et la limitation de ses choix face à son destin. Le cœur de l’ouvrage, son idée principale même, est que l’émancipation féminine ne peut réussir qu’à la condition d’une volonté solidaire des hommes et des femmes. Référence de la philosophie féminine, énorme succès mondial, sa lecture et sa compréhension se méritent. Mais le sentiment qui ressort de ses pages est franchement grisant.
Se basant sur une série de conférences données par l’écrivaine, cet essai hautement pamphlétaire pourrait paraître dépassé car il y est question des conditions limitant l’accès à l’écriture pour les femmes du début du XXème. Seulement il serait idiot de ne pas y voir une métaphore aux problèmes rencontrés dans nos sociétés modernes par des femmes lettrées et indépendantes. Il serait également dommage d’oublier que la bataille du féminisme, bien que partiellement gagné dans nos sociétés occidentales n’en est même pas à ses prémisses dans certaines régions du monde.
Si vous ne savez pas qui est Virginia Woolf…Ne vous inquiétez pas, point de lapidation ici ! Nous vous demandons simplement de vite vous diriger vers une librairie pour feuilleter ses romans et essais, et même de consulter deux trois sites traitant de son humble personne. Croyez-nous, vous êtes entrain de rater quelque chose !
Avec ce roman, et au travers de l’histoire de Sethe, une ancienne esclave, hantée par le fantôme de sa fille, Toni Morrison, une des plus grandes écrivaines américaines contemporaines, nous livre un roman bouleversant sur le sacrifice, l’amour, et la maternité.
Ouvrage majeur de l’œuvre vaste et génialement incroyable de Toni Morrison, elle lui devra un Prix Pulitzer. Son style épique, cru et rythmé, juxtapose un registre de langue soutenu à un mode d’expression plus orale et métissée, mêlant de surcroît une peinture historique minutieuse et réaliste de l’esclavage et du ségrégationnisme américains ainsi qu’un profond attachement à la cause féministe dans sa généralité.
Il est très probable que vous ignoriez tout d’Olympe de Gouges, femme de lettre de la fin du XVIIIe siècle, politicienne et membre de la Cour. C’est que les professeurs d’Histoire s’attardent rarement sur ce genre de personnages, bien qu’elle soit considérée comme une des fondatrices du mouvement féministe en Europe, et plus particulièrement en France.
Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs. Une meuf plutôt chouette donc, qui meurt guillotinée sous la Terreur.
Catel et Bocquet proposent ainsi, grâce à cette bande dessinée les 45 ans de la vie de cette femme, qui, nous devons bien l’admettre, était considérablement en avance sur son temps. Non seulement l’ouvrage est le fruit d’un travail de recherche précis et minutieux, mais la qualité des quelques 300 planches de la BD rempliront vos yeux de bonheur. L’essayer, c’est l’adopter !