Des paroles parentales qui se veulent bienveillantes, peuvent-elles se révéler toxiques jusqu’à devenir une malédiction dans le destin d’un enfant ? C’est ce que nous propose d’explorer Grégoire Delacourt à travers la vie d’Edouard, que l’on suit sur trois décennies.
Tout commence à l’âge de sept ans, quand Edouard écrit et lit un joli poème qui enchante toute la famille. Et son père de le déclarer alors solennellement, l’écrivain de la famille. La sentence est tombée. Il ne pourra en être autrement. Alors Edouard, devant la joie et l’enthousiasme général, endosse ce rôle sans savoir encore les épreuves, les échecs, les déceptions et autres renoncements que cela va impliquer. En effet, très vite le talent d’Edouard s’essouffle et à onze ans, il est placé en pension. Pourtant, en l’accompagnant, encore une fois son père lui répète d'écrire. Ecrire pour guérir. C’est alors que toute sa vie bascule.
Ses parents se séparent, ses études de comptabilité le terrassent d’ennui
et il rencontre Monique, la femme qui va le réorienter vers les mots. Mais si les mots guérissent, ils tuent aussi. Edouard va l’apprendre à ses dépens. Et
alors que le roman tant attendu ne s'écrit pas, Edouard va jouer de
slogans publicitaires pour se hisser en haut de l’échelle sociale.
Cependant, une fois de plus, ce ne sont pas ces mots-là qui lui
apporteront salut et bonheur.
Les années passent. Edouard a une
femme, deux enfants, une grande maison, une belle voiture, mais il n’est
pas heureux. Son refuge reste le petit noyau familial qui lui reste. Sa
mère, en amante déçue, sa sœur, en princesse déchue, un frère albatros
mort trop tôt et un père que le silence abîme et engouffre chaque jour
un peu plus. Et un jour, Edouard comprend que les mots peuvent aussi être des paroles et tout s’éclaire. Parler.
Se parler pour s’entendre et se retrouver. Enfin, écrire pour guérir et devenir celui qu’il a toujours été, l’écrivain de la famille. Un
roman bouleversant, empreint d’humour, d’amour et d’humanité, qui
certainement réjouit le lecteur, et peut-être même, le guérit.
Alors, oui, encore une fois, Grégoire Delacourt m'a ravie, et c'est peu dire que j'ai aimé...