Durant l’effervescence qui a précédé et suivi le 20 FÉVRIER 2011, je me trouvais loin, très loin du Maroc et je n’avais que la télévision pour suivre les événements.Mais aussi bien sûr le téléphone et internet!
Mais en mon for intérieur, j’étais convaincu que le Maroc ne connaitra ni ce que la Tunisie, l’Égypte, la Libye, le Yémen et Bahrein étaient en train de vivre.
Optimisme béat ou méconnaissance de la situation de mon pays?
J’avais une confiance aveugle dans les marocain(e)s et je voyais mal mon pays sombrer dans le chaos programmé dont les prémices étaient déjà là dès octobre 2010 avec les événements de Layoune.
Finalement, le 20 février 2011 est passé…..Avec des incidents….Avec des dérapages….Avec de l’intox….Avec des surprises….Avec de l’espoir…….Avec des haussements d’épaules…Avec de l’enthousiasme …..Avec de l’indifférence….Avec aussi des changements, beaucoup de changements dans le champ politique national!
Mais ce qui est sûr, c’est que quelque chose est née ce jour-là!
Deux ans après, on ne sait pas exactement ce qu’il en reste!
En tous cas, le Maroc n’a connu les vicissitudes des autres pays touchés par le “printemps arabe”. Il n’a pas traversé comme eux les turbulences dramatiques ni les changements sismiques!
Pourtant deux ans après, le Maroc présente un autre visage politique que seuls les éternels insatisfaits refusent de voir. Mon propos aujourd’hui n’est pas là.
Je me propose simplement de piocher dans le net quelques réflexions personnelles sur cette journée et sur ce mouvement.
Je ne vais pas revenir ici sur ceux qui ont lancé le mouvement ou qui en fait l’apologie avant même d’en constater les conséquences. La littérature cybernétique de ce genre se trouve à profusion dans les sites spécialisés comme MAMFAKINCH ou E-PLUME.
Mon intérêt se portera plutôt vers ceux qui ont en eu une vue plus raisonnablement critique. C”est mon choix et je l’assume.
Pour certains, le doute a été la première réaction face à ce mouvement. Dans un texte mis en ligne sur le site LePost.fr immédiatement après les premières manifestations, Karim B. donne une idée des événements bien différente de celle que veulent propager les adeptes du 20 février.
Une année après, le bloggueur Jalil Outmani dresse le constat de l’inanité du mouvement et rappelle que le Maroc suit une histoire millénaire et une tradition politique vivace. Il relève aussi les faiblesses et les contradictions des revendications pour terminer son billet par un cinglant : “LA COMEDIA E FINITA!”.
A la même période, la journaliste française Julie CHAUDIER, travaillant pour le site YABILADI, publie un article dont le titre résume bien la teneur : “Manifestation à Casablanca : le 20 février réduit à sa plus simple expression”. Privé du soutien logistique et humain des adeptes de feu cheikh Abdeslam Yassine, le mouvement semble se déliter irrémédiablement.
Je tiens à citer deux textes que j’ai découverts et qui, traitant tous les deux du Mouvement du 20 Février, portent des titres absolument antinomiques.
Le premier est une production de Larbi.org, le chantre du 20 Février sur les réseaux sociaux où il s’est dépensé sans compter pour suivre parfois à la seconde près les différentes manifestations de ses amis. Dans une confession assez émouvante, il faisait part de ce qu’il devait au mouvement 20 Février.
.L’autre texte, tout aussi sincère, est de Warda Omari, qui se définit comme “militante citoyenne du monde” : elle déclare avec conviction, dans une tribune libre parue sur le site MarocMaxNews, qu’elle ne doit rien au 20 février en tant que marocaine.
Pour ma part, le 20 février a été surtout source de questionnements sur d’une part la réaction des acteurs institutionnels du champ politique et d’autre part les véritables motivations de ce mouvement.
Deux ans après, malgré quelques soubresauts dans la structure sclérosée de notre politique, avec une nouvelle constitution, un nouveau gouvernement, une nouvelle majorité, une nouvelle opposition, des nouveaux chefs de certains grands partis, rien ne semble avoir évolué de manière significative.
Est-ce à dire que cela laisse le champ libre au 20 février pour renaitre et se relancer : rien n’est moins sûr! Le marocain(e) a suffisamment donné la preuve de sa capacité de résilience, pour ne pas céder aux sirènes improbables d’un mouvement aussi vague et aussi flou, dans ses motivations, sa démarche et ses objectifs.