A toi, gentille confiserie, ma meilleure amie!
Une vie est divisée en plusieurs grandes périodes. Enfance, adolescence, adulte, vieillesse.
A chacune d’elles, j’ai un souvenir gourmand associé…
YES, surement le meilleur moelleux choco-noisette sous cellophane du monde moderne! Te souviens-tu quand tu regardais cette pub à la télé, tu avais 10ans, et tu trouvais qu’appeler un gateau YES c’etait vraiment “IN”. Bien sur tu ne disais pas “IN”, mais “SUPER”. Tu adorais cette onctuosité chimique d’une génoise humidifiée d’un délicieux sirop de sucre. Ce chocolat, pas vraiment gout chocolat. Qui fondait dès que tu le mettais dans tes mains. Ce chocolat, craquelant, s’effritant, à l’ouverture de l’emballage. Quelqu’étaient les precautions prises. Bien sur tu ne voulais pas en perdre une miette. Alors tu l’ouvrais délicatement, en vain.
En 3 fois bouchées sans frais, tu gobais cette barre de bonheur. Tel un bisounours qui t’aurait fait un gros calinours, tu sentais le “YES” t’envahir de douceur… pendant 3mn. Et puis c’etait la fin de la récré. Tu retournais en classe, la bouche cerclée de chocolat, les mains grasses, c’etait le temps de la division euclydienne. Tu etais en CM2. C’etait la belle vie
Au collège, les choses ont changé. Fini le moelleux du bisounours. Il fallait s’affirmer. Etre sec, leger et bruyant. Le temps de la CRAQUINETTE CHOCOLAT-NOIX DE COCO était venu. Celle là, elle en a fait des heureuses. Laura, Noemie, Manon. Récré du matin rimait avec craquinette plein les mains. Céréales chocolatées, toute en legereté, fourées à la crème très sucrée de noix de coco. La jouissance etait au rendez-vous. En 4eme, en 3eme, tu voyais des petits couples se former dans la cours. Bruno qui courait derriere Ludivine, Jo-ann qui faisait tourner les garçons en bourrique. Et toi tu étais en découverte de ton premier orgasme, celui de la craquinette chocolat-noix de coco. Tes barbies, dans ta chambre, avaient changé de place. Du premier plan sur l’étagere principale, elles avaient migré au fond de la bibliotheque.
Tu grandissais, tu voyais le corps des autres changer, pas le tien. Alors pour te consoler tu prenais ton pied avec la CRAQUINETTE CHOCOLAT-NOIX DE COCO. Un prof de philo bien vicieux te dirait “la craquinette, la forme du phallus, la crème blanche de coco… tout est dit”. Tu etais la reine de la craquinette, et juqu’à ce jour tes copines de ce temps là t’en reparlent. Tu as marqué ton époque avec la CRAQUINETTE CHOCOLAT-NOIX DE COCO.
Au lycée ce fut le bouleversement hormonal. Tu as eu tes règles, ton 1er bisou avec la langue, et tu as troqué brassiere contre soutien gorge. Oui tu avais du retard, mais ça ne te posait pas de probleme. Puberté à 10ans ou puberté à 15ans tu avais choisi ton camp!
Finies les gourmandises de gamins, il fallait de la séduction, du haut de gamme et de la fraicheur au cas où, pour les baisers volés à la récré. Il fallait réduire les proportions, parce que mine de rien tu avais finit ta croissance verticale, et la croissance horizontale ne t’aurait pas aidé dans l’ascension sociale du lycée. Un bonbon sinon rien. Un BLACK MINT de LUTTY sinon rien. Plus gros que l’after eight, plus sucré, tu l’avais bien choisi. Ta mere en mangeait, cela voulait tout dire. Le bonbon des adultes, qui ravissait tout de meme ton palais d’enfant. Un publicité tout en seduction, se posant comme l’ancetre de AXE, il n’en fallait pas plus. Bien sur ce n’etait pas “CACHOU” plus ‘sexy chocolat’ on ne pouvait pas, mais les cachou c’etait encore trop tot pour toi.
A la fac tu as arreté les sucreries, la cigarette t’avais déjà bien accrochée, et là tu as été très bete. Pendant que tu t’éloignais de tous tes plaisirs, précités, ces derniers se sont enfuis. Ils ont disparu, parce que délaissés… Quand tu as repris tes esprits il n’y avait plus rien, plus personne. Il était trop tard. C’etait la fin de ta vie d’enfant. Plus jamais tu ne reverrais les tresors gourmands de ton enfance. Finalement c’est la cigarette qui a tué ton enfance. Qui t’a trop vite plongée dans cette vie d’adulte…
Un jour j’ai compris cela, j’ai arrété la cigarette. C’etait il y a 6ans. Depuis je cherche toujours mes trésors, en vain. J’ai trouvé des substituts. Les “CHOCOBONS“, les “FERRERO” mais ce ne sont que des leurres… L’enfance c’est finit pour de bon. Je suis grande, mais attention je n’irai jamais trahir ce que je suis en mangeant des “MON CHERIS“. Pour moi le summum du bonbon degueulasse des grands. Une fois par inadvertance, un “MON CHERI” s’est retrouvé sur ma langue. J’avais mis plusieurs jours pour m’en remettre. Physiquement et mentalement cette epreuve m’avait choquée. Jusqu’à maintenant, il est toujours difficle pour moi d’évoquer cette douloureuse période de ma vie.
Mon spot de Noel preferé! J’adore Christine!