Je ne sais pas ce qui s’est passé la semaine dernière au boulot, mais un grain de folie a parcouru les bureaux de notre théâtre jusqu’à la fin de la semaine.
Déjà, d’habitude, j’aime dire que l’activité de nos bureaux me fait penser à une pièce de Feydeau. Il y a un côté vaudevillesque dans les claquages de portes, les échanges, les artistes, les collègues, les membres des autres bureaux, les jeunes de l’école de théâtre qui vont et viennent. On a des périodes de calme tout de même, mais jamais très longtemps.
Donc la semaine dernière, c’était un peu le barnum.
Déjà, on était un peu plus que d’habitude, rapport qu’il y avait plusieurs stagiaires, que certains collègues n’avaient pas de rendez-vous à l’extérieur. Je soupçonne également la présence d’un certain nombre de personnes à cause des différents mets sucrés que nous allions déguster pour notre « tradition gâteau ».
C’est quoi me direz-vous ? Bah à son départ, chaque stagiaire est tenu(e) de faire un gâteau maison pour « fêter » cela. Bah ouais, on est des mégas gourmands au bureau (moi qui me pensais dingue de sucré, je suis laminée par la gourmandise de mon boss) tellement gourmands d’ailleurs que l’on doit aussi ramener un gâteau pour nos anniversaires. Perso, j’ai pas encore eu le temps de faire le mien, mais je vais ramener très bientôt un gâteau à la carotte ou un gâteau choco/crème de marrons, mon coeur balance, quand je le ferais, j’en profiterais pour vous donner la recette
Bon. Du coup mercredi dernier, il y avait plus de monde donc plus d’énergie collective et d’excitation ce qui fait qu’on n’était pas super concentré. Avec les desserts maisons, nous avons éternisé le repas.
Je vous raconte pas l’après midi.
Enfin si que je vous raconte.
Dans mon bureau à moi, on se marrait, on claquait les portes pour les rouvrir juste après et faire une grimace, dire un bon mot, rire de manière un petit peu trop hystérique. Après une bonne demie-heure plusieurs minutes, j’ai réussi à re-mobiliser les énergies de chacune, à donner de nouvelles missions à l’une de mes stagiaires sans que nous nous mettions à rire bêtement et à me concentrer sur la relecture et la modification d’un document avec une autre stagiaire.
Deux collègues à côté de nous travaillaient sur l’aspect technique d’un spectacle. Ils parlaient sérieusement puis se vannaient puis se remettaient à bosser et se vannaient à nouveau et ainsi de suite. Moi et ma stagiaire relisions le document, apportant des modifications ici, nous demandant comment tourner une phrase par là. Nous étions super concentrées.
Quand tout à coup, on a entendu le bruit. Un bruit quelque peu sonore et familier, mais impromptu dans ce moment studieux.
Un prout.
L’un de nos collègues avait pété (oui, nous sommes des princesses n’est ce pas et les princesses ne pètent presque pas) et bizarrement cela n’avait pas eu l’air de les déranger puisqu’ils continuaient tranquillement à bosser.
Moi, mi-amusée, mi-décontenancée, je me retourne vers le collègue que j’ai grillé : Mais enfin ! Mais…mais…c’est toi qui a pété ???
Lui, s’arrêtant de bosser et me regardant avec l’air d’un môme de 6 ans qui se serait fait choper en train de chourer des bonbons : euh…bah oui.
Moi : ah (suivi d’un long silence)…d’accord.
Je me retourne vers ma collègue, on se regarde et on explose de rire. Je voudrais vous dire que j’ai ri à cause de l’incongruité de la conversation, du fait que nous n’attendions qu’un petit truc pour être déconcentrées, il y avait de cela; bien sûr. Mais le fait est que j’ai ri connement parce qu’il a pété, voilà tout. Oui j’ai 32 ans, mais l’humour pipi-caca me fait gondoler comme une môme de 8 ans. Alors c’est vrai que je me disais : « roh, mais enfin, tu vas pas rire pour ça » et en même temps je me suis dit que quelque soit la raison, un petit fou-rire ça égaye une journée alors fuck la bienséance, hein. Et puis cela a finalement donné le tempo pour le reste de la journée. On se calme un peu puis à nouveau c’est la débandade, on rigole. L’après midi continuera à être baignée de moments délirants et en mode grand n’importe quoi dans les bureaux, du coup j’ai été reprise de fous-rires mi-nerveux, mi-joyeux qui mettront de longues minutes voire de longues heures à s’atténuer.
Je ne m’en plains pas, oh que non, c’était trop bon