Une fois encore, ID Aéro bat tout le monde de vitesse en publiant des statistiques de trafic détaillées pour 2012, lesquelles constituent une solide matičre ŕ réflexion, pour autant que l’on veuille bien se plonger dans les colonnes de chiffres, le crayon ŕ la main.
A premičre vue, pourtant, tout est conforme ŕ ce qu’on pouvait attendre, sur base des années préliminaires qui étaient disponibles depuis quelques semaines. A savoir que le trafic mondial, exprimé en passagers/kilomčtres, a progressé de 5,6% en 2012, une bonne année, légčrement au-dessus de la moyenne et en mesure de confirmer que le repčre classique des 5% annuels demeure une solide réalité.
La premičre surprise ne tarde pourtant pas ŕ apparaître. En effet, si les compagnies dites traditionnelles ont enregistré une progression de la demande de 5,5%, parfaitement inscrite dans les limites de l’épure, le secteur low cost s’est contenté de 4,7%. De lŕ ŕ tirer de premičres conclusions, la tentative est grande mais la logique et la prudence exigent évidemment que l’on s’abstienne. Et cela bien que l’on cherche vainement la trace d’un quelconque incident de parcours, ceci expliquant cela.
Les marchés sont désormais répartis en deux catégories, et deux seulement : ils sont matures ou ils ne le sont pas. En 2012, nous apprend ID Aéro, les marchés neufs ont fait un bond en avant remarquable de 9,6%, les autres devant se contenter d’un médiocre 2,4%. C’est peut-ętre l’amorce d’une petite révolution ou, en tout cas, l’indication d’une tendance nouvelle, précédemment fragile sinon indécise, ŕ surveiller de trčs prčs.
L’Europe obéit ŕ des rčgles qui lui sont propres et apparaissent moins marquées. Ainsi, dans son ensemble, le trafic sous pavillon du Vieux Continent a progressé de maničre trčs conforme, de 5,5%. Mais les compagnies traditionnelles, avec +6,1%, ont fait nettement mieux que le secteur low cost (+3,6%). Pourquoi ? Pour l’instant, la question reste sans réponse, sauf ŕ se hasarder sur le chemin de la spéculation et de l’improvisation. Est-ce l’amorce d’une tendance ? Un petit rebond passager ? Chacun en dira ce qu’il voudra bien.
D’autres petits mystčres viennent de prendre corps, dans l’actualité. A commencer par le fait que le trafic transatlantique est en recul, mais uniquement du côté américain. Côté Europe, tout au contraire, il est en progression de 4,4%. Comprenne qui pourra.
Pierre Sparaco - AeroMorning