« Mes succès dans le cadre de plusieurs enquêtes complexes dans l’agglomération lilloise m’avaient valu d’être nommé commissaire dans la plus célèbre des brigades connues sous l’apocope Crim’, celle rattachée à la DRPJ de Paris et trouvant adresse au 36 Quai des Orfèvres. Moi, le petit fils d’immigré sicilien, j’allais avoir l’honneur, à 36 ans, hasard facétieux, de coordonner les enquêtes des « groupes de droit commun » pour tout homicide, enlèvement ou incendie meurtrier. La sensation était à la fois grisante et effrayante. J’étais fier de moi, comme un artiste provincial des années 20 qui aurait eu la chance de « monter » à la capitale. J’avais peur également, peur de ne pas être à la hauteur de ce que mes supérieurs attendaient, peur de ne pas m’épanouir dans une mégapole étrangère et terrifiante »
Ainsi, notre ami Calderon, après ses aventures racontées dans Stabat Mater et Requiems a une promotion et se retrouve à la capitale, ce qui n’a pas l’air de lui faire très plaisir. Il est d’emblée assailli par la tristesse de la vie parisienne, s’y sent comme encagé au milieu des millions d’autres personnes, perdu et oppressé, même si son ami Milou a été muté avec lui et fait partie de son équipe et si son épouse le soutient sans faille. Une oppression qu’il aura du mal à faire disparaître car à peine arrivé, le voilà sur la brèche pour tenter d’élucider une affaire vraiment étrange. Des meurtres, des disparitions de femmes, et surtout, des signes cabalistiques et sataniques retrouvés sur les corps, dont certains sont abominablement mutilés, trahissant le calvaire ignoble qu’on dû supporter les victimes avant de succomber sous la main de leur assassin. Serial killer ? Fanatique religieux ? Dingue ? Les victimes semblent ne pas avoir de lien entre elles, jusqu’à ce que Calderon et ses équipiers, eux-mêmes menacés, découvrent un début de piste, une machination à faire froid dans le dos.
Un roman comme je les aime ! De l’action, des personnages bien campés, des rebondissements, une lecture facile, et un dénouement auquel on ne s’attend pas, le tout dans l’ambiance musicale de Bashung ou Gainsbourg… L’auteur a évolué dans son style et je trouve que la qualité de son travail s’améliore au fil du temps, je continuerai donc à suivre avec plaisir les aventures de cet inspecteur sympathique, même s’il est souvent perturbé pas ses anciens démons… Mon seul regret : que l'intrigue ne se passe plus dans le Nord, car j'adorais retrouver ma région, Lille et tous les villages du coin...
A noter que la fin du roman m’a beaucoup fait sourire, en référence à une actualité bouillante : le pape aurait-il lu Frédéric Coudron ?
Editions Ex Aequo – Livre lu en version numérique