Betty Blues est donc l’histoire d’un chagrin d’amour (de ceux qui donnent le blues) et d’une quête de soi. Le chemin de ce personnage extrêmement attachant qui décide de tout plaquer et de partir vers l’inconnu, à la recherche d’une nouvelle vie et d’une nouvelle flamme, est parsemé de rencontres et de réflexions sur le sens de la vie. Le lecteur y retrouve donc avec grand plaisir les ingrédients qui ont fait le succès d’Abélard.
L’histoire de ce pauvre petit canard trompettiste au cœur brisé, qui part à l’aventure sur les routes, effleure quelques thèmes universels, tels que l’amitié, l’environnement et l’appât de l’argent. Une mélodie dramatique, parsemée de moments philosophiques et poétiques, qui se révèle donc une nouvelle fois très touchante.
L’univers graphique de Renaud Dillies (Bulles & Nacelle, Abélard) joue une nouvelle fois un rôle très important dans le succès de cet album, tout comme les couleurs d’Anne-Claire Jouvray, qui accompagnent avec brio les émotions des différents personnages. Pourvu d’un découpage en gaufrier de six cases qui rend l’ensemble très accessible, ce récit invite à suivre des personnages aussi expressifs qu’attachants dans une ambiance très jazzy, qui se place au diapason du scénario.
Cette première partition de Renaud Dillies a d’ailleurs remportée le Prix du premier album au Festival d’Angoulême en 2004.
Une lecture commune que je partage (avec beaucoup de retard ayant mis du temps à tomber sur cet album) avec Mo’, OliV, Joëlle et Chtimie.