Voilà, voilà… C’est bien mignon, mais ça reste pour moi une histoire très attendue, sans aucune surprise. Le suspens sur la nature réelle de Billie a quelque chose d’artificiel tant il est peu exploité et affadi par une chute qui lui enlève toute la saveur et la fantaisie qu’elle aurait pu avoir, sans lui donner une profondeur quelconque qui aurait pu pourtant être tellement mieux développée. Au lieu de cela, on insère à la fin de multiples histoires secondaires qui n’ont pour but que de retarder au maximum une sous-chute tout aussi secondaire. Les quelques passages qui ont réellement attiré mon attention (le passage de Billie à l’hôpital où l’on analyse son sang pour se rendre compte qu’elle est biologiquement faite de papier par exemple) sont ceux qui relançaient un peu la particularité du personnage et ils étaient hélas bien trop rares. Une intrigue à ficelles un peu grossières, donc, qui m’a juste donné envie de sauter des pages.
Quant au postulat de départ, là encore, il m’a un peu déçue par les clichés qu’il déploie. Je ne suis pas une grande amatrice de Closer, et lire la vie de superstars glamour beaux, riches et célèbres, à la base, ne me passionne pas spécialement. Surtout quand notre écrivain français écrit une histoire pétrie de références américaines qui frôlent le ridicule (j’ai failli m’étouffer quand le protagoniste commande un apéritif inconnu appelé “pastis”), qu’on pourrait voir dans n’importe quel téléfilm de l’après-midi sur M6, bien-pensante, lisible par les enfants comme par les grands-mères sans trop se concentrer. Cela a ses avantages, me direz-vous. Cela a aussi ses limites et son ennui: on sait forcément que le beau-gosse va remonter la pente et va finir amoureux de la jolie blonde, qu’il y aura un flic dans le lot (c’est toujours utile, un flic, dans une histoire), que les méchants ne sont pas de vrais méchants, qu’ils sont en fait des torturés au passé difficile sur le chemin de la rédemption qui passe bien évidemment par l’amour de son prochain. D’aucuns diront que c’est beau et plein d’optimisme. Moi je dirai que c’est mièvre.
J’aurais voulu prendre ça comme une espèce de fable pour adulte, un côté Peter Pan ou je ne sais quoi, mais la chute plate et les personnages pseudo-torturés m’ont empêché de prendre cette option. En bref, ni suspens, ni fable, ni véritable roman d’amour (la relation entre Billie et Tom reste bien superficielle et laisse grandement sur sa faim), je crois que je n’ai jamais su comment prendre ce roman et du coup, je suis franchement passée à côté.
La note de Mélu:
Pas pour moi…
Un mot sur l’auteur: Guillaume Musso (né en 1974) est un écrivain français, professeur de science-économique et gros vendeur de livres. D’autres de ses romans sur Ma Bouquinerie:
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